Famille Mondiale Marianiste
Famille Marianiste Internationale
Famille Internationale Marianiste

Portail pour les membres de la SM

Nombre Nom Date SM Unité
2004-37 Père Angelo Carriero  29 décembre 2004 Italie
2004-36 Frère Donald Hebeler 27décembre 2004 USA
2004-35 Père François-Joseph Pralong 8 décembre 2004 Switzerland/Togo
2004-34 Père John Donald Mulligan 5 décembre 2004 USA
2004-33 Frère Maurice Brissinger 18 novembre 2004 France
2004-32 Père José Antonio Fernández Zubigaray 7 novembre 2004 Madrid
2004-31 Frère Mauro Curiel Acero 6 novembre 2004 Zaragoza
2004-30 Frère Paul Boeckerman 22 octobre 2004 USA
2004-29 Frère Karl Buchinger 22 octobre 2004 Austria/Germany
2004-28 Père Serge Gaetan Hospital 18 octobre 2004 France
2004-27 Frère John J. Jansen 9 octobre 2004 USA
2004-26 Frère Joseph Becker 24 septembre 2004 USA
2004-25 Père John Kelley 20 septembre 2004 USA
2004-24 Frère Melquíades González Brizuela 18 septembre 2004 Madrid
2004-23 Frère Antoine Herrmann 29 août 2004 France
2004-22 Frère Raymond Dotzler 23 août 2004 USA
2004-21 Père John F. Mueller 20 août 2004 USA
2004-20 Frère Julián Martínez Albaina 7 août 2004 Madrid
2004-19 Frère Éloi Boule 25 juillet 2004 France
2004-18 Frère George H. Dury 17juin 2004 USA
2004-17 Frère Pierre Cattin 26 mai 2004 Switzerland/Togo
2004-16 Père José Miguel Cañabate 29 avril 2004 Chili
2004-15 Frère Tomás Sánchez Alvarado 24 avril 2004 Zaragoza
2004-14 Frère Agustín Alonso Martínez de Abroja 17 avril 2004 Madrid
2004-13 Frère John Sullivan 16 avril 2004 USA/Ireland
2004-12 Père Ichiro Paul Miki Hasegawa 8 avril 2004 Japan/Brazil
2004-11 Frère Vicente Apaolaza 15 mars 2004 Madrid
2004-10 Frère Josef Gossenreiter 13 mars 2004 Austria/Germany
2004-09 Frère Albert Joseph Sutkus  8 février 2004 USA
2004-08 Frère Mulendu Anaclet Nakahosa 8 février 2004 Congo/Ivory Coast
2004-07 Frère John T. Kurz 27 janvier  2004 USA
2004-06 Frère John Sheehy 25 janvier 2004 USA
2004-05 Frère Daniel Lasagabáster Arratíbel 21janvier 2004 Zaragoza
2004-04 Frère Jost Schranz 16 janvier 2004 Switzerland/Togo
2004-03 Frère Iwamatsu Simon Hikazudani 8 janvier 2004 Japon
2004-02 Frère Edward Kiefer 7 janvier 2004 USA
2004-01 Frère Pedro-María Gongueta Urizarbarrena 4 janvier 2004 Zaragoza

2004-37

 

La Province d’Italie recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, ANGELO CARRIERO, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 29 décembre 2004 à Rome, dans la 81e année de son âge et 1e 65e de sa profession religieuse.

Angelo Carriero est né à Riccia (Campobasso), le 19 octobre 1924. En 1936, il a terminé ses études primaires dans sa ville natale, après quoi il est entré au postulat de Pallanza. Il a commencé le noviciat à Pallanza le 20 octobre 1939. L’année suivante, le 3 novembre 1940, à l’âge de 16 ans, il fit sa première profession. Et c’est le 5 août 1947 qu’il fit sa profession définitive, au jour de la fête de Notre-Dame des Neiges (Madonna della Neve), qui rappelle la consécration de la Basilique de Sainte Marie Majeure à Rome.

Il a passé ses premières années de vie religieuse à Pallanza (1942 et années suivantes) au moment de la deuxième guerre mondiale. Il a connu les souffrances qui accompagnent une période de captivité. Dans la suite, il a passé des années à Pallanza et à Giove (Brusasco) de 1952 à 1954; à Campobasso de 1954 à 1958 dans la Maison des Orphelins de guerre; à Rome de 1958 à 1962 dans la paroisse marianiste « Saint Nom de Marie » ; et de nouveau à Campobasso de 1962 à 1974 dans la paroisse marianiste « Mater Ecclesiæ ». C’est en 1974 qu’il a commencé sa vie de missionnaire dans le Congo français; de 1975 à 1979 il a vécu en Côte d’Ivoire à Abidjan; de 1979 à 1990 en Equateur dans la mission de la Province d’Italie à Latacunga dans le cadre de la paroisse « Onze novembre, la Victoire ». De retour en Italie, il séjourna de 1990 à 1995 à Milan dans la maison de formation pour y suivre des études de théologie qui ont été couronnées par l’ordination sacerdotale le 1er avril 1995 à Campobasso alors qu’il avait 70 ans. Ce fut la réalisation d’un souhait qu’il avait caressé depuis son choix initial de la vie religieuse.

On peut résumer les traits caractéristiques de notre Frère en examinant sa vie; un très grand amour des pauvres, de ceux qu’on ignore, des lépreux, de ceux qui aux yeux de Monsieur Tout-le-Monde ne présentent aucun intérêt. Dans le but de servir les pauvres avec Marie, il a ajouté au sien le nom de Marie. Il avait l’habitude de dire : « Les malades et les vieux sont mes préférés.» Le Père Angelo avait le don d’insuffler à ses amis l’esprit missionnaire partout dans le monde. Grâce à ses lettres circulaires, il parvenait à créer et à maintenir des liens qui donnaient aux gens l’impression d’être missionnaires et membres d’une grande famille.

Nous aimerions évoquer sa spiritualité profonde par le biais d’un entretien qu’il eut avec Jésus : «Jésus, je vous remercie pour vos faveurs généreuses. Je vous remercie de m’avoir fait connaître votre Mère : je l’aime tellement. Le savez-vous ? peut-être plus que vous ! Mais elle est heureuse et ainsi tous les trois, nous sommes heureux. Et puis, Jésus, je vous demande de tout cœur de me pardonner tout le mal que j’ai commis, et il y en a eu tant ! … Et je prends la résolution de m’améliorer. Je vous le promets pour toujours, avec votre assistance. De grâce, bénissez-moi ! Je promets de mener une vie conforme à votre volonté jusqu’au jour où nous nous rencontrerons dans votre saint Royaume.. Amen ! »

Maintenant, le Père Angelo est arrivé dans la Maison du Père, en communion avec Jésus et Marie, et il ne nous oubliera pas. Sa prière d’intercession nous aidera tous à réaliser notre vocation en répondant à Dieu dans la générosité.

 

2004-36

 

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère DONALD HEBELER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 27 décembre 2004 à Dayton, Ohio, dans la 81e année de son âge et la 52e de sa profession religieuse.

Donald J. Hebeler est né le 11 mai 1924 à Amsterdam, dans l’Etat de New York, fils du couple John et Mathilde Wirth Hebeler. La famille est partie s’installer dans la maison parentale de sa mère non loin de Cincinatti à Mount Healthy (Ohio), là où le futur Marianiste a grandi au milieu de ses frères Kenneth et Frank, et de ses sœurs Jacqueline, Marjorie et June. Il a fait son école primaire à l’école de l’Assomption et reçut l’enseignement secondaire dans la High School de Mount Healthy. Son appel à la vie religieuse s’est manifesté à l’époque de ses études universitaires, et c’est ainsi qu’il est entré au noviciat à Marcy, New York. Il a émis ses premiers vœux le 5 avril 1953 et, trois ans plus tard, le 15 août 1956, ses vœux définitifs à Dayton.

Avant son entrée dans la Société de Marie, au cours de la deuxième guerre mondiale, le Frère Donald avait été sténographe. Mobilisé le 27 janvier 1943, il prit du service dans l’armée de l’air (section des transports). Il a passé dans des bases aériennes en Afrique et en Iran et fut promu sergent; il fut décoré aussi de la médaille de bonne conduite et reçut la médaille de la victoire portant sur la deuxième guerre mondiale. – Plus tard, après son service militaire, en 1949, le Frère Donald obtint à l’Université Xavier de Cincinatti un diplôme de bachelier en économie, grâce à quoi il a pu travailler comme jeune comptable dans la société Gruen Watch à Cincinatti. En l’année 1957, il obtint le diplôme de licencié en comptabilité de l’Université Catholique de Washington, D.C.

Le Frère Donald fut un homme aimable, plein de délicatesse, très consciencieux aussi, autant de qualités qui ont contribué à faire de lui l’homme rêvé pour les travaux de comptabilité, de secrétariat et d’autres tâches administratives multiples au cœur même de diverses œuvres marianistes. Il a travaillé comme assistant du comptable principal de l’Université de Dayton. Il fut secrétaire à l’Administration Générale à Rome, secrétaire de l’ancienne administration provinciale à Dayton et assistant administratif du doyen en même temps que conseiller académique d’une section commerciale de l’Université de Dayton. C’est encore lui qui a assuré le secrétariat lors de rencontres internationales marianistes à Pallanza, à La Parra (Espagne), San Antonio (au Texas) et à Fribourg en Suisse.

Son intérêt très vif pour l’histoire marianiste en Amérique, avec en plus de bonnes connaissances en français et en italien l’ont qualifié pour participer à divers travaux de recherche et d’archivage, en particulier à Dayton, à Rome et à Nairobi. C’est lui également qui fut organiste et économe de la communauté marianiste d’Alumni Hall à Dayton. Il a apporté son aide à des Frères Marianistes au Centre Léonard à Centerville dans l’Ohio.

« Le Frère Donald avait pour tâche de compléter la mosaïque de l’histoire marianiste », dit de lui le Père Paul Vieson. « Il avait vraiment le souci du détail, il recueillait des documents, même des informations de moindre importance et cherchait à les exploiter au mieux. Il faisait tout dans le calme, efficacement, bien pour tout dire. Le Frère John Lucier disait que le Frère Donald n’avait pas d’ennemi dans le monde. « Il était gentil, patient, compréhensif et fidèle – un très bon marianiste.»  « Il avait toujours le sourire qui facilitait les contacts et ne manifestait pas la moindre prétention,» ajoutait le Frère William Calahan. « Il nous manquera vraiment. »

Le Frère Donald fut hospitalisé suite à une hémorragie interne et c’est un arrêt cardiaque qui a provoqué son décès. Qu’il repose dans la paix.

2004-35

La Région de Suisse et son Secteur du Togo recommandent à nos prières fraternelles notre cher Frère, FRANÇOISJOSEPH PRALONG, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 8 décembre 2004 à Sion, Suisse, dans la 83e année de son âge et 1e 66e de sa profession religieuse.

François Pralong est né à Chermignon (Valais), le 19 mai 1922. Il est l’aîné d’une famille de neuf enfants. A l’âge de 14 ans, il entre au postulat de Martigny. A 16 ans, François commence son noviciat en Belgique, à St-Rémy-Signeulx. Un an plus tard, le 12 septembre 1939, il se consacre à Dieu dans la Société de Marie. Le 4 août 1945, le jeune frère se donne pour toujours à Dieu et fait alliance avec Marie. Avant d’entrer au Séminaire Regina Mundi à Fribourg (1948), le jeune François Pralong poursuit ses études secondaires en Belgique et à Fribourg, enseigne cinq ans durant à l’école industrielle à Sion.

Ordonné prêtre, le 12 juillet 1953, l’abbé François retourne une année plus tard à Sion pour enseigner à l’école primaire et l’école normale des instituteurs. De 1976 à 1982, l’abbé Pralong est responsable de la communauté de Martigny et enseigne la religion au Cycle d’Orientation. Puis, les supérieurs lui demandent de réintégrer la communauté de Sion où il poursuit son activité d’enseignement de la religion et rend de nombreux services à ses frères (directeur de la communauté Chaminade de 1987 à 1996), même atteint par la maladie de Parkinson. Début novembre 2002, le père Pralong se hâte pour rejoindre les membres de la Légion de Marie réunis à Chaminade, manque une marche et tombe la tête la première contre le mur de la cage de l’escalier. Il est hospitalisé, puis amené à la Maison St-François.

Son zèle le pousse à s’engager dans de multiples activités ecclésiales. Dans les années 60, l’abbé Pralong est à l’origine du pèlerinage qui conduit de nombreux jeunes des écoles normales de Sion à la statue du Christ-Roi à Lens. Il est actif dans la Légion de Marie et organise pour les jeunes «légionnaires» de Suisse romande des camps au chalet marianiste de Planchouet. On le voit aussi participer au Synode 72 du diocèse de Sion, au Conseil pastoral diocésain. Passionné de liturgie, il anime de nombreuses messes et ne craint pas de mettre des paroles religieuses sur des chansons profanes et d’ajouter des couplets à des chants religieux. Il est aussi toujours à la recherche de nouvelles mélodies pour varier les différentes célébrations et les animer avec sa guitare. Chaque année, il aime à passer ses vacances avec sa parenté au «mayen», le chalet familial.

Les dernières volontés de l’abbé François Pralong sont une louange pour les dons que le Seigneur lui a accordés, l’aide reçue de ses confrères, ses directeurs et ses supérieurs, les ecclésiastiques qui ont partagé le ministère sacerdotal avec lui, les membres de la Légion de Marie et sa famille. Les deux chants qu’il souhaite pour sa sépulture révèlent son âme mariale et sa recherche constante de Dieu: Toi Notre-Dame, nous te chantons, toi notre Mère, nous te prions et Trouver dans ma vie Ta présence.

Son retour dans la Maison du Père le jour de la fête de l’Immaculée est une célébration de la vie, la vie éternelle dans laquelle il est entré en compagnie de Marie. En effet, on peut lire sur une feuille que le père Pralong a laissée sur son lit le titre d’une chanson qu’il voulait composer: Vive la vie!

2004-34

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère John d. mulligan, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 5 décembre 2004 à Dayton, Ohio, dans la 76e année de son âge et la 58e de sa profession religieuse.

John Donald Mulligan était né le 25 juin 1929 à Cleveland (Ohio), comme fils de Patrick et de Elsie Dunn Mulligan. C’est dans cette ville qu’il a grandi en compagnie de ses frères Thomas, Robert, Eugène, Patrick et William et de sa sœur Dorothée. Il a passé par l ‘école Ste Anne et l’établissement secondaire rattaché à la Cathédrale à Cleveland. L’amour de John pour sa vocation religieuse ne s’est jamais démenti au cours de son existence. Il a émis ses premiers vœux le 17 août 1947 à Beacon, New York, et ses vœux définitifs le 17 août 1951. Il fut ordonné prêtre le 14 juillet 1957.

Le Père John obtint le diplôme de bachelier en pédagogie de l’Université de Dayton en 1950 et celui de licencié en éducation religieuse de l’Université catholique d’Amérique en 1963. Il obtint également un certificat d’études théologiques de l’école de théologie des Jésuites à Berkeley en Californie en 1978.

Le Père John a exercé des activités sacerdotales à Dayton pendant plus de vingt années. Il a été directeur du scolasticat marianiste, professeur de théologie à l’Université de Dayton; il était à la tête de la revue Mary Today [Marie aujourd’hui] et à la fois responsable et directeur spirituel de la Mission Marianiste.

Comme professeur, administrateur, conseiller et prédicateur, le Père John fut amené à parcourir tout le pays, jusqu’en Europe et au Porto-Rico. Il fut professeur dans la High School à Pittsburgh (Pasadona), au collège Ponceño à Ponce, [Porto-Rico]; directeur adjoint des novices à Utica (New York), maître des novices à Charlottesville en Virginie, directeur spirituel au séminaire marianiste à Fribourg en Suisse, recteur du séminaire marianiste à St Louis, (Missouri), supérieur provincial de l’ancienne province de New-York, directeur de l’Institut de Spiritualité et d’Adoration dans la faculté de théologie des Jésuites à Berkeley, ensuite vicaire, puis curé de la paroisse de Saint Joseph à Sykesville au Maryland.

Des confrères ont décrit le Père John comme homme ouvert, chaleureux qui aimait raconter des plaisanteries, voyager et jouer au scrabble sur l’internet. « Ce fut son habitude de commencer ses homélies par une plaisanterie ou l’autre », disait de lui le Père marianiste Patrick Tonry. « Le Père John avait cette capacité merveilleuse d’accepter les gens comme ils sont et combinait de manière heureuse préoccupations humaines et foi religieuse. Il m’arrivait souvent de le taquiner en insinuant qu’on se serait servi d’huile de moteur pour l’ordonner vu qu’il aimait tant voyager. »

« Il accompagnait des groupes de pèlerins vers tel ou tel sanctuaire d’Europe ou de Terre Sainte » disait de lui le Père Richard Knuge. « Ces voyages étaient extrêmement bien organisés et dirigés. Le Père John tenait toujours compte des besoins des gens. »

« Sa générosité et son sens de l’humour me manqueront », disait le Frère marianiste Donald Winfree. « Le Père John était un type d’homme très engageant. Il liait facilement contact avec d’autres. Mes amis devenaient ses amis. »

« Le Père John fut un homme qui, malgré des problèmes personnels, gardait une foi vive. » ajoutait en guise de commentaire le Père John Mc Grath. « Il était gentil, intelligent, et logique dans tout son comportement.

C’est suite à des complications affectant le cœur et le système respiratoire que le Père John est décédé. Qu’il repose dans la paix.

2004-33

La Province de France recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère MAURICE BRISSINGER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 18 novembre 2004 à Mittelwihr (Alsace), dans la 74e année de son âge et la 57e de sa profession religieuse.

Maurice Brissinger est né le 31 janvier 1931 à La Bresse (Vosges). Il fit ses premiers vœux le 12 septembre 1948 à Antony et ses vœux définitifs le 09 décembre 1957 à Saint-Dié. Résumer en quelques lignes la figure de Maurice Brissinger tient de la performance tant ce frère présente des richesses et des originalités. Naître dans les Vosges et à La Bresse, berceau de nombreux Marianistes, est d’emblée un atout. Les Frères de Marie ont leur titre de noblesse dans ce fief de montagne, d’où sont sortis des religieux remarquables de vertus et de professionnalisme.

Maurice s’engage très jeune. A 17 ans, au sortir du noviciat, il se destine à être Frère ouvrier comme menuisier. Antony et Gy seront ses lieux d’initiation avant d’accomplir son service militaire en RFA en 1954. Sa période de formation sera courte. Le scoutisme de Bigou (Mr. Brunold) le mobilise. Il est pressé de s’engager sur le terrain. Saint-Dié l’accueille comme éducateur et économe de 1957 à 1969. C’est à partir de cette date qu’il va donner sa pleine mesure. Maurice se sent appelé à fonder une maison d’accueil pour le tout venant, à dimension internationale et sans distinction de religion. Tous les accents doivent y fraterniser. Maurice a le sens d’un large accueil. C’est un fonceur. La « dynamique du provisoire » est un de ses slogans. Il a foi dans la Providence. Il se lance à corps perdu dans la réalisation de son projet. Il a un don pour dynamiser et trouver des bras pour ses chantiers. Dans ses chantiers, on bâtit, on anime des veillées, on chante avec la participation de quelques professionnels qui sont souvent ses amis. Il mobilise également quelques évêques pour appuyer son œuvre. Le Vic est un ensemble de bâtiments érigés au fil des années par des bénévoles et aux noms évocateurs. Maurice a le souci d’accueillir tout le monde. Chacun est maître de sa contribution. La Providence pourvoira ! Il récupère meubles, matériels et matériaux qu’il recycle.

Maurice règne sur cet ensemble pendant plus de trente ans. Il a un charisme pour l’animation et pour la mobilisation des bénévoles. Il s’entoure de gens de métier dévoués. Peu à peu, la capacité d’accueil se développe … Des problèmes de sécurité sont constatés. C’est alors que les Amis du Vic prennent le relais et s’organisent pour relever le défi de la sécurité, de l’amélioration de l’environnement et du respect du droit du travail. L’œuvre, loin de s’essouffler poursuit son chemin. En 2000, à la demande de ses Supérieurs, Maurice doit lâcher prise, non sans difficulté.

Maurice est le fondateur du Vic. On retiendra de lui le souci de recevoir tout le monde, plus particulièrement les plus démunis, les handicapés et les « paumés » de tous poils. Au Vic, on écoute et on accompagne, on dialogue, on chante, on prie, on travaille gratis pro Deo. Les parties de vaisselle, les soirées au coin du feu, les veillées, les promenades en forêt, les camps itinérants à travers l’Europe, et même un chantier en Côte d’Ivoire … rien n’arrête le fondateur. Maurice est connu du Penn ar Bed jusqu’à Vladivostoc. Sa belle barbe à dimension variable est sa meilleure pièce d’identité.

Un caractère jovial, une voix de ténor, un don de soi sans limite, une obstination durable, un santé solide, un esprit de foi, une volonté d’indépendance, un sens de l’Eglise et de la Famille Marianiste, un souci de s’entourer de personnes à convictions … autant de facettes de sa personnalité. Sa famille, son frère Pierre et sa congrégation l’ont toujours accompagné malgré quelques différends d’appréciation sur l’avenir de l’œuvre. Un conseil d’administration plein de dévouement et de vigilance a guidé le projet.

La fin tragique de Maurice, renversé par une voiture est à l’image de sa vie. Aller de l’avant… confiant mais en oubliant quelques règles de prudence.

2004-32

La Province de Madrid recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, JOSÉ ANTONIO FERNáNDEZ ZUBIGARAY, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 7 novembre 2004 à Madrid, Espagne, dans la 82ème année de son âge et la 64ème de sa profession religieuse.

José Antonio Fernández Zubigaray est né le 26 août 1923 à Vitoria (Alava), le plus jeune de six frères. Il reçoit le sacrement de la confirmation le 21 juin 1924. Il entreprend ses premières études au Collège Santa Maria de sa ville natale. Là, au contact des religieux marianistes, se forge sa vocation religieuse. Il fait son noviciat à Elorrio et émet ses premiers voeux le 25 novembre 1939. Six années plus tard, le 15 août 1945, il s’engage pour toujours devant Dieu dans la Société de Marie par sa profession définitive.

A la fin du scolasticat à Ségovie et Carabanchel Alto, il débute sa carrière d’éducateur, avec les élèves du primaire des collèges de Madrid et Saragosse. Il fait son séminaire et reçoit l’ordination sacerdotale à Fribourg le 23 juillet 1950.

Comme prêtre, il poursuit son travail d’éducateur et d’aumônier dans les collèges de Madrid et Cádiz. Pendant deux ans, il parcourt les campagnes de Castille, à la rencontre des futurs postulants et de leurs familles. Après un temps de recyclage à Rome, il exerce pendant sept ans les fonctions de supérieur et de directeur de la maison de retraite spirituelle qui vient d’être inaugurée à La Parra (Avila), dans les murs qui, quelques années plus tôt, avaient accueilli le noviciat. De 1982 à 1997, il se retrouve à Cádiz, où il assure un service pastoral à l’Oratoire de San Felipe Neri et à l’Hôpital Puerta del Mar, le centre sanitaire public le plus important de la ville. A 75 ans, après son jubilé, il intègre la communauté du Collège del Pilar de Madrid. Quatre années plus tard il est transféré à l’infirmerie provinciale où il décède au matin du 7 novembre. Une infection aiguë du sang vient définitivement à bout d’un organisme déjà épuisé par de longues années de maladie.

Le P. José Antonio était un homme dynamique, totalement dévoué à son travail, avec un énorme désir de faire le bien de toutes ses forces et une vive conscience de sa condition de religieux et de prêtre, donné tout entier à son ministère, prédictateur véhément, persuasif, avec une grande aisance de parole. Les membres du Chapitre provincial se souviennent des sessions tenues à La Parra. Il présidait toujours l’une des Eucharisties et dans l’homélie, il nous disait: nous ne sommes pas les meilleurs, ni les plus malins, ni les plus beaux; et à partir de là, il nous incitait à poursuivre notre service de la Province. José Antonio avait un amour profond de l’Eglise, de la Société de Marie et de tout ce qui était marianiste. Cet amour le conduisit à se donner totalement à la mission.

Par suite de ce grand dynamisme, il lui coûtait d’accepter ses limites et de reconnaître des opinions différentes des siennes. Sa véhémence dans la prédiction était parfois regardée du dehors plus comme volonté d’imposer que de proposer la vérité qu’il annonçait.

C’est le moment maintenant de se souvenir de ses dons admirables, de les proposer à notre imitation, et de rendre grâce à Dieu pour cette vie si dévouée à la mission de l’annonce de l’Evangile. Ses défauts, rappelés avec la même liberté de parole qui était sienne, n’ont plus d’importance maintenant: nous savons que l’amour du Père est bien au-delà de toutes ses limites.

Beaucoup, dans sa famille, parmi les religieux marianistes, parmi ceux qu’il avait orientés vers le Postulat, ou parmi les habitants de Cádiz, se souviennent de lui avec admiration. Notre prière est une action de grâces pour sa vie et une demande au Père pour qu’il nous aide à imiter son sens missionnaire et son dévouement.

2004-31

La Province de Zaragoza recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, MAURO CURIEL ACERO, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 6 novembre 2004 à Barcelona, Espagne, dans la 80ème année de son âge et la 63ème de sa profession religieuse.

Mauro Curiel Acero est né le 15 janvier 1925, à Villanueva de Puerta (Burgos). Ses parents s’appelaient Laurent et Augustine. Le 30 septembre 1938, il entre au postulat de Escoriaza (Guipúzcoa). Il commence son noviciat le 11 septembre 1942 à Elorrio (Vizcaya) où il fait sa première profession relkigieuse le 12 septembre 1942. Il est alors envoyé à Ségovie pour commencer son scolasticat, qu’il poursuivra à Carabanchel Alto (Madrid), en 1943 et 1944.

Sa vie se résume selon la chronologie suivante: – Collège“Nuestra Señora del Pilar” de Madrid, durant les années scolaires 45 et 46; – en 1947, il s’engage pour accomplir son service militaire; Le tirage au sort l’envoie à Tetuán (Afrique); – Collège“Santa María” de Vitoria de 1949 à 1952; – le 15 août 1948, il fait sa profession définitive à Escoriaza; – En 1942, il fait classe dans divers lieux du Congo français; – en septembre 1953, il est envoyé au Collège “Santa Maria” de Vitoria, où il reste jusqu’en 1957; – Collège “Católico Santa María” de Saint Sébastien de 1957 à 1965; – en 1965, il est envoyé à Madrid à pour travailler aux Editions SM, jusqu’en 1969; – Collège “Nuestra Señora del Pilar” de Logroño, de 1969 à 1975; – de 1975 à 1977, il est à Fribourg (Suisse) pour perfectionner sa formagtion; – A la fin de son séjour à Fribourg, il retourne aux Editions SM de Madrid jusqu’en 1978; – de 1978 à 1982, il travaille au novicat de Saragosse; – en 1982, il est envoyé à la paroisse “San Cristóbal” de Barcelone où il restera jusqu’à sa mort; – Le 6 novembre 2004, il décède au service de la Très Saint Vierge à Barcelone.

Mauro était un homme soucieux de se cultiver et un travailleur infatigable. L’un des traits qu’on retiendra est la reconnaissance qu’il manifestait à tout son entourage. Il recherchait le contact personnel et se donnait de tout coeur à tout ce qu’il faisait. Dans la Paroisse de San Cristóbal il se dévoua surtout à l’animation liturgique, tout particulièrement dans le domaine du chant.

Depuis la découverte du cancer qui le mena à la mort, il vécut toute sa maladie avec un authentique esprit de foi, accueillant tout avec coeur, et remerciant constamment les frères de sa communauté pour l’attention dont ils l’entouraient en ces moments.

Que le Seigneur et notre mère, la Vierge du Pilar l’accueillent dans le repos et la paix.

2004-30

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère PAUL BOECKERMAN, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 22 octobre 2004 à Dayton, Ohio, dans la 87e année de son âge et la 68e de sa profession religieuse.

Paul Boeckerman, un des enfants du couple Henry et Claire Buschwoller Boeckerman, était né le 13 avril 1918 à Dayton, Ohio. C’est là qu’il a grandi avec ses frères Carl et John, et sa sœur Freda. Il a fait des études à l’école Notre-Dame du Rosaire. Il entra au noviciat Mont Saint Jean à Dayton, dans l’Ohio, où il émit ses premiers vœux le 15 août 1937 et ses vœux perpétuels le 19 août 1942.

Le Frère Paul reçut le diplôme de bachelier de l’Université de Dayton en 1940 et celui de licencié de l’université de l’Etat d’Ohio à Columbus. Il a suivi encore d’autres études à l’Université Catholique d’Amérique à Washington, D.C., et à l’Université Carroll à Cleveland, Ohio. C’est grâce à ses études dans cette dernière université qu’il obtint, en 1962, le certificat lui permettant d’être directeur d’une High School dans l’Etat d’Ohio.

Educateur respecté et perspicace, le Frère Paul enseigna dans la High School catholique à Hamilton dans l’Ohio, également au Colegio San José in Rio Pedras, au Porto Rico, dans la High School Sainte Trinité à Brooklyn (New York), au collège Trinité à Sioux City (Iowa), au collège St Joseph à Yokohama (Japon), dans la Purcell High School à Cincinnati, dans la High School Chaminade à Mineola (New York), et dans la High School St Joseph à Cleveland.

Les tâches administratives ont pris une part importante dans sa vie de Marianiste. Le Frère Paul avait été directeur de la North High School Catholique, à Pittsburgh, Pennsylvania, responsable principal de la High School relevant de la cathédrale à Cleveland, adjoint du secrétaire, puis secrétaire lui-même, responsable des inscriptions à l’Université de Dayton, homme de contact dans le cadre du programme d’extension de l’Université de Dayton vers Nairobi, au Kenya, et assistant administratif du collège St Joseph à Yokohama.

« Le Frère Paul fut un homme direct, ennemi de balivernes, qui aimait la lecture et écoutait volontiers de la musique classique », disait de lui le Frère James Vorndran. « Il s’est fait l’adepte également d’idées peu conventionnelles et ne craignait pas certains défis, » poursuivait le Frère James. « Un de ses livres préférés fut ‘Sadhana : Un Chemin vers Dieu, Exercices chrétiens sur le mode oriental’ de la plume d’un prêtre jésuite Anthony de Mello. Le Frère Paul s’intéressait pareillement à la pensée hindoue et à un rapprochement, voire à une union des traditions religieuses orientales et occidentales. »

De réflexions rédigées par un confrère à l’occasion du jubilé des 50 ans de vie religieuse du Frère Paul, nous pouvons relever ceci : « Ceux qui l’ont connu peuvent témoigner que le Frère Paul a généreusement fait usage des dons que Dieu lui avait donnés pour continuer l’œuvre de Marie par l’intermédiaire de la Société. » En cette année, qui est celle de son jubilé d’or, comme nous aimerions le voir et l’entendre témoigner des grâces et bénédictions reçues tout au long de sa vie religieuse. Mais cette chance ne semble pas se pointer à l’horizon : sa vie et son apostolat à Yokohama au Japon semblent être sa priorité. Aussi, nous ne pouvons que souhaiter ‘Ad multos annos’ au Frère Paul !». Vas-y et continue, Frère Missionnaire ! »

Le Frère Paul est décédé suite à des complications cardiaques, une insuffisance rénale et un emphysème rénal. Qu’il repose en paix.

2004-29

La Région d’Autriche-Allemagne recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, KARL BUCHINGER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 22 octobre 2004 à Freistadt, Autriche, dans la 97ème année de son âge et la 79ème de sa profession religieuse.

Karl Buchinger est né le 22 juillet 1908 à Ried dans le Riedmark, à l’Ouest de l’Autriche. Il était le troisième d’une famille de neuf enfants employée dans les Chemins de Fer. Un autre garçon, Franz, fut lui aussi marianiste.

En 1920, il entra au postulat du Marianum à Freistadt. Au terme de son noviciat, il prononça ses premiers vœux à Greisinghof le 8 décembre 1925, et fit sa profession définitive à Freistadt le 8 août 1929.

Karl Buchinger était menuisier. Il exerça sa profession au Marien-Institut de Graz en 1927/28, à Fritzlar (Allemagne) en 1929/30, à Eisentadt en 1932/33, puis à Belfort (France) de 1933 à 1939.

A la suite de l’occupation de la France par l’Allemagne hitlérienne, il fut déporté au camp de concentration de Dachau, et quelques mois plus tard incorporé dans l’armée allemande. Il parlait très peu de cette terrible période de Dachau.

Après sa libération du camp de prisonniers de guerre en Italie, il revint à Graz. En 1949/50, il travailla à l’installation de la nouvelle résidence de l’Administration générale à Rome, puis retourna à Graz dont il fut l’économe à partir de 1952. En 1964, il fut appelé à Vienne comme économe de l’Albertus Magnus Schule. En 1971, il redevint économe à Graz, jusqu’à la fermeture de la maison. Il passa ses vieux jours au Salesianum de Linz. En 1998, il rejoignit la maison de retraite de Pregarten, où lui fut assuré un suivi médical attentif.

Karl Buchinger était avant tout modeste, travailleur, sans prétention aucune. Il s’astreignit longtemps à un régime assez strict, persuadé que c’est cela qui le maintenait en vie.

Il était très économe dans sa tâche de gestionnaire, doué d’habiletés techniques et organisatrices, avec un esprit inventif. Nous lui devons, par exemple, l’installation du chauffage central de nos maisons de Vienne et de Graz.

Il parlait français, italien et anglais, qu’il avait appris en autodidacte. La surdité progressive le fit cependant beaucoup souffrir, ainsi que son entourage.

Pendant les années qu’il passa à Linz, il montait tous les dimanches sur le Pöstlingberg avec « sa » pétrolette, puis il allait visiter les frères de la maison de retraite. Il fut un religieux fidèle, ponctuel, attaché à la Société de Marie au service de laquelle il se consacra sans réserve.

Suite à une chute, il fut transféré à l’hôpital de Freistadt, où il mourut le 22 octobre 2004, fortifié par les Sacrements de l’Eglise.

2004-28

La Province de France recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, SERGE GAETAN HOSPITAL, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 18 Octobre 2004 à Antony dans la 65ème année de son âge et la 46ème de sa profession religieuse

Serge Hospital est né le 18 février 1940 à Delle dans le Territoire de Belfort, près de la frontière suisse. Dès sa naissance, il bénéficie de la double culture latine et alémanique. Fils unique, il reçut par ailleurs une éducation où la rigueur s’adossait à l’amour filial de ses parents. Il fit sa première profession le 12 septembre 1959 à la Tour de Scay et la définitive le 4 octobre 1964. Son ordination par Monseigneur Lallier, archevêque de Besançon, eut lieu à Delle, le 21 mars 1970. Cette même année, il réussit sa licence en théologie à l’Université de Fribourg en Suisse.

Au sortir du séminaire, il fut nommé en Belgique comme aumônier du collège de Rèves où il resta quatre années. De retour en France et après un an à Antony, il fut nommé père-maître à Art sur Meurthe, poste qu’il occupa jusqu’en 1999, date où on lui confia le développement du Centre Chaminade à Bordeaux. La dernière étape au service de la Société de Marie fut sa nomination comme vice-provincial à partir de 2001.

Le Père Serge Hospital a été une grande figure marianiste. Il était plus une référence qu’une personnalité. Ses principales qualités peuvent se résumer sous les termes suivants : attention aux autres, esprit d’écoute, rigueur de la pensée, connaissance des écrits fondamentaux de la Société de Marie, esprit d’ouverture prenant en compte les aspirations des jeunes tout en tenant fermes les assises du passé, cohérence de sa vie et de ses écrits, qualités artistiques qu’il exprimait par une habileté manuelle et une formation musicale (piano et orgues)

Le temps où il exerça les fonctions de maître des novices a été la plus marquante de sa vie. Plusieurs générations de jeunes ont bénéficié de sa compétence et de ses talents. Beaucoup d’articles de spiritualité dans les revues marianistes ou autres portent sa signature à travers lesquels on a apprécié sa clarté d’expression et la richesse de ses connaissances des textes marianistes qu’il savait partager. Par ailleurs, il avait le souci de bien interpréter les textes et d’être fidèle au vrai esprit du Père Chaminade. A plusieurs reprises, il signalait la nécessité de désensabler les sources de l’esprit marianiste. Serge était un maître spirituel ayant un sens aigu des vertus humaines. Le discernement des vocations, l’accompagnement dans la difficulté, le conseil avisé, la correspondance active pour encourager, le sens de l’humour, le sens de la fête, bref une kyrielle de qualités avec un zeste de malice, beaucoup de bon sens et de réalisme.

Il savait défendre et argumenter ses prises de position. D’aucuns le trouvaient obstiné sur des sujets bien précis comme l’emploi des Frères ouvriers ou encore sur le redéploiement des forces vives de la Province. Sa longue pratique des Conseils provinciaux et de la direction spirituelle l’avaient aidé à considérer les cas et les problèmes avec foi et réalisme. C’était aussi un défenseur des Fraternités Marianistes et des autres branches de la S.M.

A son actif on peut en outre ajouter les « Chemins de Saragosse », le Guide de Formation …

La Province de France se réjouit d’avoir un intercesseur de plus auprès du Seigneur et de Marie. Serge était un modèle de vie religieuse, revêtu de qualités exceptionnelles tant humaines, relationnelles que spirituelles. Aujourd’hui, près de son Maître, il jouit du recul nécessaire pour contempler ses œuvres, la pipe au coin des lèvres et en tapant la belote.

2004-27

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère JOHN J. JANSEN, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 9 octobre 2004 à Dayton, Ohio, dans la 89e année de son âge et la 72e de sa profession religieuse.

John Jansen était né le 10 avril 1916 à Brooklyn, New York, fils de John et Teresa Schoenfelder Jansen. C’est dans ce quartier de Brooklyn qu’il a grandi avec ses deux sœurs, Teresa et Frances, et son frère Joseph. Le futur Frère John a suivi les cours à l’école primaire de Brooklyn, puis dans l’école préparatoire à Beacon (New York). En 1932, il est entré au noviciat de Mont Saint Jean à Dayton, où le 15 août 1933 il a émis ses premiers vœux de religion et le 9 août 1937 ses vœux définitifs. Deux de ses cousins ont rejoint la Société de Marie, le Père Anthony Jansen, qui travaille à Lusaka en Zambie et feu le Frère Joseph Jansen.

Le Frère John obtint le diplôme de bachelier à l’Université de Dayton et celui de licencié et de docteur à l’Université Catholique d’Amérique à Washington. Il a suivi des études de chimie à l’Université Case Western Reserve dans le Cleveland et des études de  directeur d’entreprise à l’Université d’Etat de l’Ohio à Columbus, au Rose College à Oklahoma City et à la Base aérienne de Dayton. Ses confrères affirment que son amour de la science ne connaissait pas de bornes. Il fut admiré et respecté comme professeur, administrateur et chef.

Le Frère John a enseigné dans des écoles primaires et secondaires, parmi lesquelles on peut citer celle du Saint Rosaire à Dayton, l’établissement secondaire à Cleveland, l’établissement secondaire à Dayton et l’Université de Dayton. Pendant une courte période, il remplit les fonctions de directeur à la Chaminade High School.

En classe, le Frère fut un homme dynamique, amusant et pratique. « C’était un  poète, un rêveur ; un homme pragmatique et un humoriste», disait de lui son ancien élève, le Père Gene Contadino. « Il n’avait pas peur de rire en classe ni de faire des réflexions sur son propre compte, preuve qu’il ne se considérait pas au-dessus de nous. Il prenait des libertés avec l’anglais officiel en émettant des espèces de grognements et en s’exprimant par des phrases en cascades, mais je me concentrais sur le sens de ses paroles, car je savais qu’il était en symbiose avec le monde qui était le mien. »

« Le Frère John était un acteur jusqu’au bout des ongles – il incarnait le théâtre, en quelque sorte», comme s’exprimait sur lui son confrère et ami de longue date, le Père Norbert Burns. « Si vous le mettez devant quelque défi, chaque fois il réagira en amenant autre chose, du neuf. »  Dans l’ex-province de Cincinatti, le Frère John a rempli, dans les années 1960,  la fonction d’Assistant Provincial/Inspecteur. Il avait été aussi le directeur provincial du recrutement, président du Centre Bergamo pour l’éducation à vie à Mont Saint Jean à Dayton, et directeur des programmes éducatifs à la base aérienne Wright Patterson à Dayton.

« Je le caractérise comme un homme énergique, plein d’exubérance, » disait de lui le Père Norbert. « Du Frère John il faut garder en mémoire l’intelligence, le caractère si humain, le sens de l’entraide et la foi. »

Des complications liées à une attaque cardiaque, une faiblesse rénale et un emphysème ont provoqué la fin du Frère John. Qu’il repose en paix.

2004-26

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère JOSEPH BECKER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 24 septembre 2004 à Honolulu, Hawaii, dans la 94e année de son âge et la 76e de sa profession religieuse.

Joseph Becker est né le 10 mai 1911, dans la famille de John et Catherine Kalmbacher Becker à Brooklyn, N.Y. où il grandit avec ses deux frères Myron et Raymond et sa sœur Agnès. « Un soir, avant de sombrer dans le sommeil – j’avais alors 13 ans – je ressentis une grande paix et une grande joie en prenant conscience que Dieu m’appelait à devenir Marianiste », racontait le frère Joseph. Il entra au noviciat de Mount St. John à Dayton, Ohio, en 1928. Il prononça ses premiers vœux le 15 août 1929 et fit sa profession définitive le 15 août 1935.

Frère Joseph obtint la licence d’éducation à l’Université de Dayton en 1934, la maîtrise d’anglais à l’Université catholique d’Amérique de Washington, D.C. en 1947, et un doctorat d’anglais à l’Université de Case Western Reserve en 1955.

Toute sa carrière se déroula dans le champ de l’éducation. Comme professeur d’anglais, il aimait citer Shakespeare, Shelley et Browning. Il enseigna à St. Augustine Elementary School de Cincinnati; Hamilton Catholic High School d’Hamilton, Ohio; Chaminade High School de Dayton; St. James High School de San Francisco; and St. Joseph High School d’Alameda, Calif. dont il fut le directeur de 1947 à 1951.

“Le Frère Joe était un maître aimé et respecté, réputé pour être sévère mais juste ”, raconte le Père Bill O’Connel,  ancien élève du Frère Joseph à St.Joseph. “Il avait coutume de dire: ‘A veut dire excellent, mais il n’y a pas tellement de gens qui veulent travailler pour devenir excellents’”.

Le Frère Joseph  fut envoyé à Hawaii en1955, au nombre des cinq Marianistes fondateurs de Saint Louis Junior College, qui démarra avec seulement 31 garçons. Il contribua à transformer cette institution : deux années plus tard,  elle devenait l’Institut Supérieur mixte Chaminade d’Honolulu, rebaptisée ensuite en Université Bienheureux Guillaume Joseph Chaminade. Il y enseigna l’anglais pendant 25 ans. Il composa aussi les paroles de l’hymne de l’Alma Mater, et apporta son aide à la création du sceau officiel, avec la devise : « Vita in Verbo », ou « La Vie dans la Parole ». L’Institut devint l’Université Chaminade en 1977.

Ses confrères, ses anciens étudiants et ses amis décrivent le Frère Joseph comme un homme de la Renaissance – un poète, un peintre, un écrivain, coauteur de ““New Wars: The History of the Brothers of Mary in Hawaii 1883-1958.” (Nouveaux combats: Histoire des Frères de Marie à Hawaii 1883-1958). Linda Iwamoto, professeur d’anglais à l’Université Chaminade, engagée par le Frère Joseph en 1968, disait qu’il utilisait le produit de ses peintures de marines ou de Vierge à l’Enfant pour venir en aide à des familles pauvres.

Lors de la célébration du 75ème anniversaire de sa profession religieuse, le Fère Joseph écrivait :” Je m’efforce de ressembler toujours davantage à Jésus et de servir les autres avec l’aide de notre bienheureuse Mère. J’aurai plaisir à faire la volonté de Dieu aussi longtemps que je vivrai”.

“Parmi tous ses talents, il faut signaler sa fervente dévotion à Notre Dame”, déclara le P. John Bolin, qui  vécut de longues années avec le Frère Joseph à Hawaii. “Il communiquait notre piété filiale marianiste à tous ceux qui l’approchaient”.

Le Frère Joseph est mort d’un cancer. Qu’il repose dans la paix.

2004-25

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère John KELLEY, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 20 septembre 2004 à Dayton, Ohio, dans la 83e année de son âge et la 65e de sa profession religieuse.

John J. Kelley était né le 21 avril 1922 dans le Cleveland, fils de Joseph R. Kelley et de Catherine Hynes Kelley. Se faisant appeler Jack par ses amis et la famille, il a grandi dans le Cleveland entouré de ses sœurs Rita Marie et Lénore. Il a suivi l’enseignement primaire aux écoles St Ignace et Notre-Dame des Anges, et termina ses études secondaires à l’école latine de la cathédrale en 1939.  Le futur Père John entra au noviciat de Mont Saint Jean à Dayton en juillet 1939. Il émit ses premiers vœux  le 25 août 1940 à Mont Saint Jean et les vœux définitifs le 26 août 1945 à l’Université de Dayton. Il alla au séminaire à Fribourg en Suisseet fut ordonné le 12 juillet 1953.

Selon le Père John lui-même, son appel à la vie religieuse remonte à l’époque de sa cinquième année à l’école primaire. Deux faits ont fortement influé sur son option pour la vocation religieuse : la profession de son cousin, le Frère marianiste Adrien McCarthy et le décès de son meilleur ami, deux évènements qui l’ont amené à réfléchir et à se faire guider au point de vue spirituel. Il faut ajouter que les enfants de la famille Kelley ont été marqués par la foi de leurs parents. Quelques années après la profession du Père John, sa sœur Rita Marie se fit religieuse franciscaine.

Le Père John obtint à l’université de Dayton le diplôme de bachelier et à l’université de Fribourg en Suisse ceux de licencié et de docteur en philosophie. Le Collège de l’Union Hébraïque à Cincinnati lui accorda en 1973 un e bourse d’études lui permettant d’asseoir et d’approfondir son intérêt pour le dialogue entre les religions.

Une grande partie de l’activité du Père John s’est située dans le domaine de l’éducation. Il enseignait la religion et donnait des cours d’économie à l’université de Dayton. Ce fut encore lui qui s’est investi dans la série « Religion et Vie ». Le Père John a enseigné aussi à Pittsburgh dans la North Catholic High School, dans la High School de la Ste Trinité à Brooklyn (New York),  la High School catholique à Hamilton dans l’Ohio, et la High School latine relevant de la cathédrale à Cleveland.  Vers le milieu des années 70, il enseignait la religion et la philosophie à l’université Kenyatta à Nairobi au Kénya.

Le Père John fut aumônier à l’Université de Dayton, responsable des programmes au centre Bergamo pour la formation des adultes, un centre marianiste de retraites à Dayton, et aumônier à St Jean à Rockaway Beach, centre résidentiel pour garçons à Rockaway Park (New York). A St Jean, il s’adonnait aussi à des activités oecuméniques portant surtout sur les relations entre chrétiens et juifs dans le diocèse de Brooklyn.

« Fils d’Abraham, mon activité pastorale m’a porté à examiner avec soin les questions fondamentales concernant la foi et les exigences qu’elle adresse à notre monde », selon ses propres dires. « Comme marianiste, j’utilise mon énergie et mes dons à travaill pour la paix et la réconciliation. »

Des confrères du Père John l’ont décrit comme intellectuel, savant et défenseur infatigable de la justice sociale. Il avait publié un ouvrage : « Liberté dans l’Eglise : Histoire documentée du principe de la fonction subsidiaire » et il avait rédigé de nombreux articles sur ce thème de la subsidiarité – qui veut que les décisions soient prises au niveau où elles sont mises en application, et non point par quelque autorité supérieure. Le Père John était bien connu pour son intérêt actif pour le dialogue judéo-chrétien tant à Dayton qu’à Rockaway Park. Cet organisme s’efforce de promouvoir la compréhension et la collaboration entre chrétiens et juifs et de mettre un terme aux préjugés.

« Jack était fort préoccupé par l’anti-sémitisme » disait de lui le Père Thomas Stanley, marianiste.  « Il s’est rendu en Allemagne en vue d’amener le directeur de la Passion d’Oberammergau à ne plus présenter les juifs de manière négative. »

 Le Père John est décédé après une brève maladie. Qu’il repose dans la paix.

2004-24

La Province de Madrid recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, MELQUíADES GONZáLEZ BRIZUELA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 18 septembre 2004 à Madrid, dans la 66ème année de son âge et la 43ème de sa profession religieuse.

Melquíades González Brizuela est né le 30 juin 1939 à Soller (Majorque). Trè jeune encore, il va, avec sa famille, à Cadix, où il passe son enfance et son adolescence. Il est élève du Collège “San Felipe Neri”, l’un des plus anciens collèges marianistes d’Espagne. Après son baccalauréat, il commence ses études d’Ingénieur Technique Industriel. C’est à ce moment qu’il reçoit le cadeau de la vocation religieuse marianiste. Il fait son Noviciat à La Parra (Ávila) et fait sa première profession le premier novembre 1961. Quatre années après, le 15 août 1965, il s’engage définitivement devant Dieu avec sa profession perpetuelle.

À la fin de ses études universitaires, il devient professeur à Jerez de la Frontera (1964-68); Cadix (1968-83), où se déroule une grande partie de sa vie active, en faisant toujours le bien; Ciudad Real (1983-84) et, finalement, Santa María del Pilar à Madrid. Ici, il exerce son activité éducatrice avec ses aimés élèves, jusqu’à ce que, en 1993, une hémiplégie lui paralise la moitié du corps et l’oblige à laisser son travail d’éducateur qu’il avait jusqu’alors développé avec une grande dédication et créativité dans le terrain des Mathématiques et des Travaux manuels. Ses élèves gardent son souvenir comme unique et inoubliable.

En plus de l’activité éducative en classe, il met tout son art, toute son humanité et son grand coeur à l’éducation du temps libre, en fondant et orientant des groupes scouts, en animant leurs “kraals” ou équipes de responsables, et en déroulant une excellente activité éducative, dont beaucoup gardent un souvenir inoubliable. Il est “toujours prêt”, en essayant de laisser le monde mieux qu’il ne l’avait trouvé.

Pendant ses dernières années il lutte, avec une énorme envie de vivre, contre la situation où l’a amené sa maladie. Il a de grandes difficultés pour pouvoir agir par soi-même. Il y arrive avec la ténacité et la patience. Les premiers mois il va à la communauté de Siquem (l’infirmerie provinciale). Dès qu’il se trouve mieux, il rentre à Santa María del Pilar, le milieu où se trouvent ses amitiés et ses connaissances, qui lui donnent vie et lui transmettent chaleur.

Ses forces diminuent petit à petit. Il a de plus en plus de difficulté pour se mouvoir avec autonomie personnelle. Au mois de décembre dernier il tombe et se casse une hanche. Sa détérioration physique devient évidente. À la sortie de l’hôpital il revient à la communauté de Siquem. Quelques mois plus tard il doit être hospitalisé de nouveau. Son état général se complique avec une infection hospitalière qui demande son isolement des autres malades. Jusqu’à ses derniers moments, il unit son humour et son désir d’être choyé et aimé, son envie de continuer à vivre et son abandon dans les mains de Dieu.

Le samedi 18 septembre, alors que dans la Société de Marie nous étions en train de célébrer nos martyres Carlos, Fidel et Jesús, il  finit  son chemin sur cette terre et commence son chemin définitif vers le Père.

Melquíades a eu, comme n’importe quelle personne, ses difficultés et ses défauts. Mais, par dessus tout, il a aimé sa vocation de religieux marianiste et sa condition d’éducateur. Très peu de religieux de la Province ont voué au mouvement scout le temps et l’enthousiasme qu’il lui a accordé. Ses obsèques ont été une claire manifestation du nombre d’amis qu’il a laissé ici: des religieux marianistes, sa famille venue de Cadix, des professeurs de Santa María del Pilar, des parents d’élèves et des anciens élèves et de nombreux anciens scouts lui ont rendu ce dernier hommage et ont prié pour lui dans le départ final de sa vie vers le camp définitif.

2004-23

La Province de France recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère ANTOINE HERRMANN, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 29 août 2004 à Saint Hippolyte, dans la 97e année de son âge et la 81e de sa profession religieuse.

Antoine Herrmann est né en Alsace au début du siècle, dans une famille de 10 enfants, plus précisément à Stili le 01.06.08 sous le régime allemand. Les dispositions du Concordat s’appliquaient encore. Aussi, très tôt, se familiarise t’il avec les langues puisque que celle de Goethe lui fut imposée à l’école, et la langue de Molière à la maison. En plus, le dialecte Alsacien servait de résistance à la pression « teutonne ».

La vie d’Antoine Herrmann se déroula de façon linéaire et continue.

Envoyé à Tunis en 1937, il y demeura jusqu’en 2002. Longue prestation au service de l’Ecole Secondaire Libre de Tunis et de l’Eglise de Tunisie. Il connut les grandes démonstrations de puissance de l’Eglise Catholique (Congrès eucharistique) avant l’indépendance, l’arrivée du Président Bourguiba, et le temps de l’enfouissement de la même Eglise connexe au développement de l’Islam. Les colons partis, les nationalisations terminées, l’Eglise de Tunisie s’organisait grâce à une Prélature active et à la persévérance d’hommes de convictions. M. Antoine Herrmann était de ceux-là.

Professeur de lettres, il excellait auprès des élèves. Ses origines alsaciennes lui avaient assuré le sens de l’ordre, de la ponctualité et de l’autorité. Il parlait l’arabe littéraire et s’était imposé de réussir la licence ès lettre d’arabe, avec le Père Michel.

M. Antoine Herrmann réunissait les qualités du brillant professionnel et les charmes du simple frère en communauté.

Très distingué, plutôt réservé mais au regard pénétrant, efficace, érudit à ses heures, autodidacte, il aimait étudier les textes fondamentaux des Chrétiens et des Musulmans. Ni le grec ni l’hébreu n’avaient de secret pour lui. Sa bibliothèque personnelle témoignait de son érudition.

M. Herrmann était la mémoire de la Société de Marie dans les pays du Maghreb. Quelques mois avant son décès, une histoire de notre présence en Tunisie et en Tripolitaine a été publiée. Il en avait été l’artisan principal.

Respectueux de l’Islam, et respectant la politique du pays, il s’efforçait de s’intégrer au mieux dans ce pays musulman où il avait décidé de consacrer sa vie. Il travaillait au rapprochement des deux cultures et voulait inculquer à ses élèves la tolérance malgré les mauvais souvenirs des évènements du temps de l’Indépendance.

Elégant, toujours bien vêtu, distingué, il en imposait par sa longue silhouette svelte et sa chevelure de play-boy.

Depuis trois ans, il souffrait de pertes d’équilibre et manquait d’assurance dans sa démarche, aussi s’était il retiré à Saint Hippolyte, plus près de son pays natal et de son ancien directeur Pierre Christophe.

Au jour de son décès, le 29 août 2004, l’actualité est composée de tristes nouvelles touchant le monde musulman. Puissent les années de dévouement au service de la jeunesse à Tunis de M. Herrmann rapprocher les peuples et les cultures pour un monde meilleur où la paix règne partout.

2004-22

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère raymond dotzler, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 23 août 2004 à Cupertino, California, dans la 92e année de son âge et la 74e de sa profession religieuse.

Raymond Dotzler obtint le grade de bachelier à l’Université de Dayton en 1936, en langue anglaise, ainsi qu’en allemand et en mathématiques. Il compléta en outre ses connaissances en allemand à l’université Case Western Reserve.

Son apostolat s’est situé essentiellement dans le domaine de l’éducation. Le Frère Raymond a enseigné l’anglais, les mathématiques, le dessin industriel et l’allemand dans un très grand nombre d’écoles aux Etats-Unis et à l’étranger ; on citera l’Ecole du Saint Sauveur à Détroit, l’Ecole mariale secondaire Purcell à Cincinatti ; la High School relevant de la cathédrale à Cleveland, l’école Saint Louis à Honolulu, l’école secondaire St Joseph à Alameda, en Californie ; l’école secondaire portant le nom de l’archevêque Riordan à San Francisco ; le Collège St Paul à Altona North, en Australie ; l’école préparatoire Chaminade à West Hills en Californie ; l’école secondaire pour garçons à Lusaka en Zambie et l’école secondaire St Antoine à Wailuku, à Hawaï. En plus de sa tâche d’enseignant, il s’est investi dans des campagnes visant à récolter des fonds, tout comme il donnait des cours particuliers ; et des fois, il lui arrivait de diriger des activités athlétiques.

Comme enseignant le Frère Raymond était clair et méticuleux, énergique, mais ne perdant pas son sang-froid. « Jamais, il n’élevait la voix, jamais non plus il ne se fâchait », selon le témoignage de son ancien élève Anthony Pantaleoni, responsable actuellement de l’établissement Kotas/Pantaleoni à San Francisco. « Un seul regard du maître vous fixait sur la valeur de votre travail ; sa constante préoccupation était de vous voir progresser. » Pantaleoni signale également que c’est grâce au cours de dessin industriel donné par le Frère Raymond, que lui-même fut orienté vers l’architecture.

Au temps de sa retraite à Saint Antoine à Maui, le Frère Raymond récoltait des fournitures scolaires, des ouvrages scolaires et des habits pour les régions africaines nécessiteuses. Comme le signale le Frère marianiste Jim Dods, le Frère Raymond expédiait chaque année de 15 à 20 colis de marchandises en Afrique.

Et le Frère marianiste John Samaha d’ajouter ceci : « C’est les choses les plus simples qui rendaient le Frère Raymond tout heureux : des relations familiales cordiales, la vie de communauté, des contacts avec les élèves, l’aide à autrui et la beauté de la nature. Sa vie s’enracinait dans les points essentiels du message du Christ. Il ne déviait pas des sentiers qu’il s’était tracés, devenus habitude inaltérable.

Certains confrères lui avaient donné le surnom de « Bucky », inspiré par un ancien joueur professionnel de baseball car le Frère Raymond adorait ce sport. Il était un ardent supporter des « Dodgers » de Brooklyn qu’il avait continué à soutenir, même après que l’équipe fut partie à Los Angeles. Il était triste lorsque les « Dodgers » perdaient, et enthousiaste lorsqu’ils gagnaient. Mais vers la fin de sa vie, ses sympathies en ce domaine avaient changé puisqu’il soutenait les New York Yankees.

Des complications liées à son diabète ont emporté le Frère Raymond. Qu’il repose en paix.

2004-21

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère John f. mueller, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 20 août 2004 à Dayton, Ohio, dans la 94e année de son âge et la 76e de sa profession religieuse.

John F. Mueller était né le 21 avril 1911, comme fils de John S. Mueller et Frances B. Faulhaber Mueller.  Il a passé son enfance et l’adolescence  à Cleveland avec ses sœurs Jane et Francis ; c’est aux écoles Ste Catherine et St Coleman qu’il a reçu l’enseignement primaire, puis l’enseignement secondaire au collège relevant de la cathédrale. La religion tenait une place importante dans la famille Mueller. Le futur Père John entra au noviciat de Mont Saint Jean à Dayton en 1928, suite à quoi il émit ses premiers vœux de religion le 15 août 1929 et les vœux définitifs le 11 juillet 1933. Il fit son séminaire à Fribourg en Suisse et fut ordonné prêtre le 27 juillet 1941. Dès son enfance, le Père John avait souhaité devenir prêtre et c’est dans la Société de Marie que ce souhait s’est réalisé. – Sa sœur Francis se fit religieuse chez les Ursulines.

En vue de ses fonctions futures de professeur, d’aumônier et de chef d’école, le Père John obtint plusieurs grades académiques : il obtint celui de bachelier de l’université de Dayton, il devint licencié en théologie de l’Université catholique américaine à Washington, et, plus tard, obtint une maîtrise de l’université Columbia à New York. Son engagement pédagogique s’est étendu sur des décennies, ce qui lui a permis de toucher des milliers d’étudiants.

Le Père John a enseigné la religion, l’anglais et le latin à Chaminade High School à Dayton et à Trinity College à Sioux City (Iowa). Dans l’école secondaire Chaminade à Mineola (New York), il a enseigné la religion, l’anglais et l’espagnol. Le Père John a passé de nombreuses années à Porto-Rico comme aumônier et sous-directeur du Colegio Ponceño à Ponce ; il fut curé adjoint et sous-directeur du Colegio Ponceño, responsable de toutes les écoles catholiques de San Juan, et président de l’université catholique  de Porto-Rico à Ponce. Il avait été également curé adjoint et principal de l’école primaire St Jean à Albion (Michigan) pendant dix années.

En s’exprimant lors de son jubilé de 70 ans de vie religieuse, le Père John signalait que le point essentiel de sa vie de marianiste était la possibilité de travailler au service des autres en ajoutant : « il me faut dire que tout cela m’est venu avec Marie. » Ces sentiments, il les ressentait avec la même intensité lors du 75ème anniversaire de sa profession religieuse.

« Le Père John était vraiment un homme de foi »,  comme le rappelle le Frère marianiste Jim Vorndran. « Il récitait l’office tous les jours et le chapelet plusieurs fois par jour. » Quelques petites satisfactions avaient pour lui de l’importance. « Le Père John était abonné aux mots croisés du journal », disait le Frère Jim.

Une fois à la retraite, le Père John rendait service comme aumônier dans plusieurs communautés marianistes, sans oublier les fonctions d’aumônier et de trésorier dans la communauté de Huntsville (Ohio). Ultérieurement, il a déménagé au village « Mercy Siena », un centre d’assistance pour personnes âgées et handicapées.

Le Père John est décédé suite à des complications cardiaques. Puisse-t-il reposer en paix.

2004-20

La Province de Madrid recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, JULIáN MARTíNEZ ALBAINA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 7 août 2004 à Cullera (Valencia), dans la 81ème année de son âge et la 63ème de sa profession religieuse.

Julián Martínez Albaina est né le 18 octobre 1923 à Ladrera, Province de Burgos. Entré au postulat de Vitora en décembre 1936, il fait son noviciat à Elorrio et sa première profession le 12 septembre 1941. Il poursuit ses études à Ségovie et à Carabanchel Alto (Madrid). Quelques années plus tard, en 1953,  il termine sa licence en histoire après avoir fait sa profession perpétuelle en 1947.

Dès l’émission de ses premiers voeux, Julián a le souci d’être fidèle à sa vocation marianiste. Cela représente plus de 60 ans d’efforts, de persévérance et de dévouement à la mission, dont 50 entièrement consacrés à l’enseignement. Il est professeur à Escoriaza,  El Pilar de Madrid,  Ciudad Real, Jerez de la Frontera, Cádiz, Tetuán, la Fundación Rodríguez Fabrés de Salamanca et finalement, de 1971 à 1993, à Santa María del Pilar. Durant toute cette période, il se consacre sans interruption à l’enseignement, sauf de 1964 à 1969 où il exerce pendant cinq ans les fonctions d’administrateur du Collège de Jerez.. Sa licence lui permettait d’enseigner l’histoire. Mais avec sa ténacité et son travail, il parvint à devenir en outre un bon professeur de latin et de grec.

Quand à 70 ans, il réduit le rythme de ses cours, il continue à offrir toutes sortes de services: cela va du remplacement d’un professeur malade jusqu’à l’aide à des travaux d’informatique.  Il descend tous les jours,à la salle des professeurs, après le déjeuner, pour voir s’il quelqu’un a besoin d’un service. En fin de journée, il récapitule avec satisfaction les tâches qu’il a accomplies tout au long du jour. Il met à profit la force de caractère dont il avait fait preuve durant sa jeunesse et sa maturité pour continuer à être utile dans toutes les occasions qui lui tombaient sous la main.

Comme beaucoup d’autres, Julián  devient plus humain à mesure qu’il avance en âge: il apprend à apprécier ce qui en vaut la peine, à reconnaître paisiblement ses limites, tout en continuant à se rendre utile et à offrir ses forces au service des autres.

Julián a su se passionner pour l’informatique à un âge qui semblait lui interdire son apprentissage. Sa jeunesse d’esprit et sa ténacité lui en ont donné la possibilité. Il montrait son contentement quand il réalisait des progrès. Il fut heureux de répondre par courrier électronique aux félicitations que lui envoya son Provincial pour le 60ème anniversaire de sa profession religieuse.

Sa collaboration aux cours d’été de Dublin est un autre exemple de sa constance: pendant 30 ans, il accompagna les élèves espagnols qui  profitaient des mois de juillet et d’août pour apprendre l’anglais; il apportait son concours aux tâches éducatives et contribuait à la bonne marche du groupe.

Il jouissait ordinairement d’une bonne santé. Mais durant l’été 2000, alors qu’il passait quelques jours à Cullera (Valencia) avec son frère Marc et sa belle soeur Anne, il fallut l’opérer d’urgence d’une hémorragie interne qui le mena au bord de la mort. Dès sa guérison, il fit la démonstration de sa vitalité et de son énergie. Il prenait soin de sa santé avec constance. Qu’il pleuve, qu’il fasse froid ou chaud, il se promenait matin et soir dans le parc du Retiro, tout proche de la communauté de Santa María del Pilar de Madrid où il vivait.

Au cours de cet été, il voulu encore passer quelques jours avec son frère. Le matin du samedi 9 août, il descendit à la plage. Un crise cardiaque le laissa sans vie au bord de l’eau, et les service d’urgence ne purent le réanimer. Nous savons que Julián est maintenant plus près du Père de bonté qui n’a cessé de l’aimer et d’être présent tout au cours de sa vie.

2004-19

La Province de France recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère ÉLOI BOULE, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 25 juillet 2004 à Lavaur, France, dans la 90ième année de son âge et la 72ième de sa profession religieuse.

éloi Boule – Premiers vœux le 12 septembre 1932 à Saint Rémi Seigneulx ; vœux définitifs le 8 septembre 1946. Le 3 mars 1915 naissait à Viviez dans la France profonde de l’Aveyron, Éloi Boule. Le bruit des canons de la première guerre mondiale n’atteignait pas cette région où la campagne abritait de grandes familles nombreuses qui fournissaient les congrégations et les diocèses en excellentes vocations.

L’Aveyron, au coeur de la France, a toujours été un vivier pour la Société de Marie. La langue d’Oc était d’usage malgré les pressions parisiennes de ne parler que le français. L’école publique rougit encore de honte pour avoir participé à ces campagnes de suppression de la langue locale au profit du français. Au début du siècle il était nécessaire d’unifier le pays.

Éloi Boule était un vrai ouvrier, un vrai de vrai. Il maîtrisait le bois, le fer et bien d’autres matériaux qu’il façonnait et qu’il transformait en chef d’oeuvre. Qui ne se souvient de ces tableaux “fils et pointes” et de ses ferronneries? Il créait, il donnait forme, il inventait. L’atelier était son milieu naturel préféré. L’accent du midi agrémentait le dialogue avec lui et donnait une saveur particulière à tout échange.

Il assurait l’entretien de nos maisons. Peintures, poteries, décorations, mécanique auto, n’avaient pour lui aucun secret. L’aspect professionnel de ses compositions se doublait d’une qualité artistique. Il avait un côté génial… Le concours Lépine aurait pu lui ouvrir ses portes.

Né dans une famille de 5 enfants, de condition modeste, sa scolarité fut de courte durée.

Montauban, Réquista Peyregoux et Fiac furent ses communautés de vie et de mission. Sa vie se déroula toute entière au sud de la Loire, c’est dire l’importance de ses racines méridionales et quelque part son appréhension à devoir vivre dans les “pays nordiques”. Lui-même s’amusait de ce constat. Le soleil du midi façonnait son caractère où la joie de vivre était prédominante. Cette réalité a été respectée jusqu’au bout puisqu’il est mort à Fiac le 25 Juillet 2004 et qu’il a rejoint ses confrères dans ce havre de paix qu’est le cimetière de Fiac.

Prisonnier en Allemagne, pendant une bonne partie de la seconde guerre mondiale, c’est là que se forgea sa personnalité et sa stature définitive. Éloi était une figure de frère ouvrier, riche en compétences manuelles et aux qualités humaines reconnues.

Une foi populaire, une vie de silence et d’intériorité, une vie de labeur au service des autres, Éloi était un confrère charmant et dévoué.

Marie était au coeur de sa vie. Il se plaisait à réciter le Petit Office de l’Immaculé et le chapelet tout en travaillant dans son atelier, à l’écart du bruit. Méditation et présence de Marie caractérisaient l’ambiance dans laquelle il vivait. Après de multiples séjours à Montauban, il fut régisseur de la ferme de Peyregoux, à partir de 1951. Mais l’expérience agricole fut de courte durée. Le travail des champs, le labour, les cultures et la taille des vignes lui convenaient moins. Ce fut ensuite Fiac où il donna sa pleine et totale mesure à compter de 1955. Un demi siècle de stabilité dans cette communauté permet de mesurer toutes les facettes de sa personnalité.

Ce n’était pas un intellectuel ni un extraverti. Le monde du silence et de la prière lu allaient mieux. Ses confrères retiennent surtout les qualificatifs suivants : charmant confrère, laborieux et dévoué. Grand serviteur de la Société de Marie, et servi par une santé idéale! Sa chevelure noire à 89 ans reste un mystère.

Merci Éloi pour les talents que tu as su partager avec tes confrères.

2004-18

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, GEORGE HENRY DURY, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 17 juin 2004 à Dayton (Ohio), dans la 99ième année de son âge et la 79ième de sa profession religieuse.

George H. Dury naquit le 18 mars 1906 à Columbus (Ohio), étant l’un des cinq fils du couple  John B. Dury et Mary Fischer. Le Frère George attribuait sa vocation religieuse à l’influence profonde exercée sur lui par ses parents, catholiques fervents, mais également aux relations suivies que ceux-ci entretenaient avec deux religieux marianistes, qui enseignaient à Ohio. A l’âge de 15 de ans, George entra au postulat de Mont Saint Jean à Dayton. C’est encore là qu’il émit ses premiers vœux le 15 août 1925 et ses vœux définitifs le 15 août 1929. Le Frère George a étudié à l’Université de Dayton où il a obtenu en 1930 le diplôme de bachelier. En 1948,  il compléta sa formation par une licence en sciences religieuses à l’Université Catholique de Washington.

Dès l’année 1927, le Frère George enseignait dans des high schools en Pensylvanie, dans l’Ohio et à New York. Il enseignait diverses branches telles que l’algèbre, la géométrie, la religion, le latin, l’allemand, l’histoire et l’éloquence, tout en dirigeant une fanfare. C’est à l’école cathédrale de Cleveland qu’il aura séjourné le plus longtemps, à savoir huit années. Au bout de 35 années d’enseignement, il informa son père qu’il allait partir pour l’Afrique comme missionnaire pour trois ans, durée qu’il faudra multiplier par 10. Au cours de ce très long séjour il devint le premier directeur de l’établissement secondaire Chaminade à Karonga au Malawi (Afrique). 

De petite taille – le Frère George ne dépassait pas 1,52 m. –  il s’est lancé dans des projets très importants, faisant preuve à la fois d’imagination et d’autorité. En collaboration étroite avec les habitants de Karonga, il a mis sur pied un programme important de reboisement appelé « Protection de la forêt et de la faune. »  A l’âge de 80 ans il fit appel aux habitants de la région pour planter plus de 800.000 eucalyptus. Il a enseigné à ses étudiants et à la population locale comment construire et tirer profit de poêles faits en argile. « C’est grâce à des systèmes qui protègent la vie sur la terre que la planète reste habitable », écrivait-il. « C’est moins un problème de priorités que de responsabilités. Nous faudra-t-il attendre qu’une tragédie amène une réaction ? Ce monde est notre seule maison. »

En 1992, le Frère Georges retourna aux Etats-Unis dans la communauté du noviciat.  « C’était quelqu’un d’aimable et sympathique qui attirait les gens », voilà ce que disait de lui le Frère Joe Markel, qui habitait au noviciat et faisait appel au Frère George pour se faire aider à planter des arbres dans la propriété du noviciat. « Je me souviens qu’on le trouvait debout à toute heure de la nuit. Il avait un esprit infatigable, comme indomptable.

Bien souvent, au cours de sa longue vie, le Frère George parlait de la grâce de Dieu qui le guidait. « Toute ma vie, comme Marie, je suis resté ouvert à la grâce surprenante de Dieu. La grâce de Dieu me permet de voir la vie sous un angle favorable. J’aime la vie. » L’année passée, dans le cadre des festivités du quarantième anniversaire de l’existence de l’école secondaire Chaminade, l’on a créé une fondation portant le nom du Frère George. Par ailleurs, une nouvelle bibliothèque à la mission Chaminade (MIRACLE) au Malawi  fut dédiée au Frère George. Le Frère George, le marianiste le plus âgé de la province des Etats-Unis, s’est éteint paisiblement à Mercy Siena, un centre de soins, à Dayton (Ohio). Qu’il repose dans la paix.

2004-17

La Région de Suisse et son Secteur du Togo recommandent à nos fraternelles prières notre cher Frère, PIERRE CATTIN, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 26 mai 2004 à Sion, Suisse, dans la 72e année de son âge et 1e 55e de sa profession religieuse.

Pierre Cattin est né au Canon, Jura suisse, le 11 août 1932. Il est le septième d’une famille de dix enfants. A l’âge de 13 ans, il entre au postulat de Martigny. A 16 ans, Pierre commence son noviciat au château de Middes (canton de Fribourg). Un an plus tard, le 15 août 1949, il se consacre à Dieu dans la Société de Marie. Le 15 août 1954, le jeune frère se donne pour toujours à Dieu et fait alliance avec Marie. En 1952, à la fin de sa formation professionnelle à l’École normale de Sion (brevet d’enseignement primaire), ses supérieurs l’envoient de 1952 à 1958 à Monthey pour enseigner à l’école primaire. A la suite de la publication de l’encyclique Fidei Donum par le pape Pie XII, en automne 1958, avec Monsieur Auguste Augustin et le père Stefan Höin, Pierre Cattin est envoyé dans la nouvelle mission fondée par les religieux marianistes de Suisse au Togo, à Lama Kara, comme on l’appelait à l’époque. 33 ans durant, il se dévoue dans l’enseignement et participe activement au développement de l’école fondée deux ans auparavant. Le collège Chaminade grandit jusqu’à atteindre le cycle complet des études secondaires. Frère Cattin y a aussi assumé la responsabilité de la communauté et de l’école. Le gouvernement togolais reconnaît les mérites du Frère Pierre en le nommant Officier de l’Ordre du Mono (13 janvier 1980). Le gouvernement français lui donne la distinction de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques (28 janvier 1981) et Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques (28 juillet 1989).

En 1991, une santé défaillante ne permet plus à Pierre de retourner dans son cher Togo. Il doit rester en Suisse, se soigne à Sion, puis est appelé à Fribourg. Il est chargé de l’économat de la communauté St Raphaël. En 1996, le supérieur général le nomme vice-provincial, charge qu’il occupera jusqu’en 2000. Finalement, il accepte la responsabilité de la communauté de Sion, tout en gardant la comptabilité de notre communauté de Fribourg. Tout au long de ses activités en Suisse, Monsieur Cattin s’intéresse à ce qui se passe en terre africaine: il participe activement au GRIM (Groupe romand des Instituts missionnaires), aime à parler de son activité missionnaire, prend régulièrement des nouvelles du collège Chaminade et se préoccupe des événements togolais.

C’est en étant attentif à l’agir de notre confrère que l’on découvre petit à petit son amour pour la Société de Marie et nos fondateurs. Son dévouement ne connaît pas de limites. Constamment, il cherche à mettre en valeur le patrimoine des marianistes en Suisse et dans le monde entier. Il encourage le développement des fraternités, aime à rencontrer les laïcs et fêter avec eux, participe assidûment aux pèlerinages de la Journée mondiale de prière marianiste. Il s’intéresse aussi à l’histoire de la Société de Marie en terre d’Helvétie et se préoccupe des archives des marianistes de la Région de Suisse.

Usé par la vie, Frère Pierre sent ses forces diminuer. Il se plaint de maux en se frottant le ventre et parfois lance discrètement: bientôt fichu! Vendredi 12 mars 2004, il est hospitalisé pour des analyses. Lundi saint le verdict est impitoyable: Cancer du foie, seul un miracle peut me guérir, annonce-t-il à ses frères en visite à l’hôpital. A chaque visite, le malade prend des nouvelles de ses frères. Les dernières semaines de sa vie, il les passe entre l’hôpital et la communauté, se préparant dans la foi au dramatique lâcher prise.

2004-16

La Région du Chile recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère JOSÉ MIGUEL CAÑABATE, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge  le 29 avril 2004, à Santiago, Chile, dans la 75ème année de son âge et la 59ème de sa profession religieuse.

José Miguel Cañabate Fernández est né à Vitoria, en Espagne, le 29 septembre 1929. Entré au noviciat à Elorrio en 1944, il prononça ses premiers voeux en novembre 1945 et sa profession définitive le 15 août 1951. Il fut ordonné prêtre le 18 juillet 1958, à Fribourg, où il avait fait son séminaire. La licence de philosophie obtenue à l’Université de Madrid (1953) et la licence de théologie obtenue à l’Université de Fribourg (1959) lui furent un atout précieux tout au long du déroulement de son activité professionnelle et pastorale.

Sa carrière de professeur se déroula successivement à Cádiz, Madrid et Tánger. A son retour du séminaire, en 1959, il revint à Madrid. A partir de 1960, il va passer toute sa vie au Chili, à Santiago et Linares, les deux villes où sont implantés les Marianistes. Son activité pédagogique et pastorale le mènera tour à tour au collège Miguel León Prado, à l’Instituto de Linares, au collège paroissial San Miguel et à la paroisse San Miguel. Il y remplira les fonctions de professeur, d’aumônier, de directeur, de curé. Son dynamisme pastoral lui fera apporter sa collaboration à l’Institut de Catéchèse, à l’Institut supérieur de la pastorale des jeunes, et, avec les Pères capucins, à la formation des maîtres de l’Araucanie (province sud du

Chili). De 1994 à 1998, il s’occupera de la formation des scolastiques puis des novices. Il passe ses dernières années à Linares, comme aumônier de la communauté et accompagnateur des C.L.M. José Miguel a laissé une trace profonde dans la Famille marianiste et l’Eglise  du Chili.

José Miguel était profondément humain. Derrière son sérieux et sa réserve, se cachait un coeur sensible, plein de compassion, de tendresse et de profondeur. Il sut cultiver les amitiés humaines et spirituelles, et  tisser des liens profonds et durables. Il avait l’art de participer aux fêtes familiales de ses nombreux amis et paroissiens, et il y prenait plaisir. Il fut aussi un pasteur capable d’accompagner dans les moments difficiles de la maladie, des crises de ménage, des difficultés économiques, et jusque dans les temps de persécution. C’était sa façon de “se faire tout à tous pour les gagner à Dieu“.

Il se distingua comme éducateur, apôtre, prêtre et religieux. Son tempérament le portait à travailler avec les jeunes dont il savait se faire aimer spontanément. Il fut prédicateur de retraites, directeur spirituel, conseiller de fiancés, missionnaire avec les étudiants d’université durant leurs missions de vacances. Il fut le conseiller familial de nombre de ménages, orateur exceptionnel dans les réunions de parents. Son initiative pastorale le portait à toujours explorer de nouveaux domaines et de nouvelles formes. Optimiste par nature, il transformait les obstacles en défis pour la créativité pastorale. Educateur et prêtre, il avait une profonde connaissance du coeur humain.

Marianiste de tout cœur, il aimait beaucoup la Société de Marie, se tenait en permanence au courant de sa vie et lisait tout ce qui se publiait. Son intérêt le portait à répondre amplement à toutes les demandes, à envoyer des motions aux chapitres, à entretenir une nombreuse correspondance avec les religieux. Appuyant l’élan de la Famille marianiste, il poussa à l’entrée des soeurs marianistes au Chili, et apporta une ample collaboration aux C.L.M. Sans cesse préoccupé des vocations autochtones, il savait manifester son appui aux frères chiliens, et se faire proche d’eux.

La maladie, cancer des os et métastases générales, fut une dure épreuve, surtout dans les derniers jours. Le Seigneur le jugea digne “de compléter en son corps les souffrances du Christ”. “Si le grain de blé ne tombe pas en terre et n’y meurt pas, il ne porte pas de fruit“. Que le don de sa vie, livrée généreusement, apporte du fruit à la vie marianiste en cette terre du Chili qu’il a tant aimée. Du haut. du ciel, il sera notre promoteur des vocations.

2004-15

La Province de Zaragoza recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, TOMáS SáNCHEZ ALVARADO, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 24 avril 2004 à Valencia, Espagne, dans la 76ème année de son âge et la 56ème de sa profession religieuse.

Tomás Sánchez Alvarado est né le 1er septembre 1928 à Santurce-Ortuella (Vizcaya), au foyer de Julio et Josefa. Le 4 septembre 1945, il entre au postulat d’Escoriaza (Guipúzcoa), et commence son noviciat à Elorrio (Vizcaya) le 11 septembre 1947, où il émet ses premiers voeux le 12 septembre 1948. Après sa profession, il rejoint le scolasticat de Carabanchel (Madrid).

Il avait obtenu les titres académiques suivants:

– Diplôme d’Instituteur, en septembre 1951, à l’école normale de Guadalajara. – Diplôme de français auprès de l’Université de Bordeaux – Toulouse.

 Voici le déroulement de sa vie religieuse:

– Collège “Santa María del Pilar” de Saragosse, de 1951 à 1953. – Le 15 août  1953 profession perpétuelle à Vitoria. – Collège “Santa María” de Vitoria, de 1953 à 1958, en classe primaire. – Collège “Notre Dame del Pilar” de Valencia, de 1959 à 1961. – Second noviciat de Castelgandolfo (Italie) en 1962. – Collège “Notre Dame del Pilar” de Valencia, de 1963 à 1965. – Collège“Santa María del Pilar” de Saragosse de 1966 à 1969. – Collège “Católico Santa María” de Saint Sébastien, de 1970 à 1973. – Etude de l’anglais à St. Albans (Angleterre) en  1974 et 1975. – Collège “Notre Dame del Pilar” de Valencia de 1976 à 2004, année de son décès. 

Le 24 avril 2004 Tomás passa à la Vie auprès du Père.

Durant les 28 années passées dans le Collège de “Notre Dame del Pilar” de Valence,  Tomás manifesta un grand souci missionnaire qu’il répercuta sur toute la grande communauté du collège. Il sut faire prendre conscience aux élèves de la nécessité d’appuyer les projets missionnaires de la Famille Marianiste. La Colombie et le Togo principalement bénéficièrent de son aide.

Tomás réussit à canaliser la générosité de tous en faveur des missions du Tiers Monde: passage dans les classes, vente de friandises, utilisation des “temps forts” de l’année, toujours avec une intention missionnaire.

Notre Collège de Valence va ressentir l’absence de ce religieux; mais il va aussi continuer à cultiver chez les jeunes cet élan missionnaire.

Que le Seigneur et sa Mère accueillent et accompagnent notre frère dans son passage à la table des noces du Père.

2004-14

La Province de Madrid recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, AGUSTíN ALONSO MARTíNEZ DE BAROJA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 17 avril 2004 à Madrid, dans la 92ème année de son âge et la 75ème de sa profession religieuse.

Augustín Alonso est né le 5 mai 1912, en Espagne, à Peñacerrada (Álava), dans une famille très pieuse. Trois neveux, Pedro, Mauro et Javier, le suivront dans la vie marianiste, et sont aujourd’hui membres de la Province de Madrid. Augustin entre au postulat de Vitoria en octobre 1924; quatre ans plus tard, il commence son noviciat à Elorrio (Viscaya), où il prononce ses premiers voeux en 1929.

Après trois années de scolasticat à Vitoria et Ségovie, il débute une longue et féconde carrière d’éducateur. Il fait ses premiers pas à Tetuán et à Ciudad Réal, où le surprend la guerre civile. Il émet ses voeux définitifs à Vitoria le 5 septembre 1936. A la fin de la guerre, il poursuit ses études tout en continuant sa tâche d’éducateur. En 1942, il obtient la licence ès sciences auprès de l’Université de Saragosse. Les collèges de Vitoria, Valencia, Ciudad Réal et Madrid (El Pilar, Santa María del Pilar; Santa Ana et San Rafael) témoignent de son travail minutieux et fécond, comme professeur d’abord, puis comme directeur.

De 1960 à 1970, il est Inspecteur Provincial ( fonction qui correspond aujourd’hui à celle d’Assistant pour l’Education). La Province étend son action éducative de façon notable durant cette période: on inaugure le Collège de Pola de Lena, le nouveau bâtiment des Editions SM et le Colegio Mayor Chaminade pour les étudiants universitaires; on achève le nouveau bâtiment du Collège del Pilar (Jerez de la Frontera) et on termine la construction du complexe Santa María del Pilar, à Madrid; les collèges de Ciudad Real, El Pilar (Madrid) et Amoros étrennent de nouveaux pavillons. C’est aussi à cette époque que débute l’activité en paroisse. D’autres implantations scolaires se présentent à Salamanque et Burgos, en collaboration directe avec les diocèses, malheureusement sans suite. Pour toutes ces évolutions, Augustin joue un rôle important, en tant que membre du Conseil Provincial et plus spécialement comme Inspecteur. C’est un temps d’accroissement des activités de la Province et de son prestige dans le monde de l’éducation. Augustin vivra aussi toutes les tensions qui apparaîtront en Espagne au moment de la transition politique.

Après plus de cinquante année d’action pédagogique, le poids de l’âge commence à se faire sentir. Augustin réduit peu à peu sa charge de travail. Quand il juge qu’il n’est plus prudent de continuer à être professeur, il offre des cours particuliers aux élèves qui ont besoin d’une remise à niveau. Il contribue à la pastorale comme catéchiste des grands élèves.

Sa santé se dégrade. En 2002, il est transféré à la communauté de Siquem, la communauté provinciale qui reçoit les malades, transfer rendu nécessaire par son état de santé. Au début, il a du mal à l’accepter, tellement il s’était identifié à la communauté du Collège Notre Dame del Pilar, où il avait passé les vingt dernières années. Mais il finit par s’acclimater et vit avec plaisir ce qu’il sait être les dernières années de sa vie religieuse. La prière, la lecture, la correspondance avec parents et amis occupent son temps. Il attend dans une grande paix que Dieu l’appelle définitivement.

Il est affaibli par l’âge, mais personne ne pense à une mort immédiate. Le 17 avril, dans l’octave de Pâques, au milieu de l’après-midi, une embolie pulmonaire met un terme à sa vie d’ici bas. Sur sa table, la lettre que le P. David Fleming venait de lui envoyer pour le féliciter et l’inviter à rendre grâce à Dieu pour les 75 années de vie religieuse qu’il allait accomplir le 5 septembre prochain. Il commence son ultime chemin vers le Père, accompagné par le psaume 117 qu’il avait chanté durant l’Eucharistie du matin: “ Rendez grâce au Seigneur, car il est bon; éternel est son amour… Je te rends grâce, car tu m’as exaucé et tu as été mon salut”.

2004-13

La Province des Etats-Unis d’Amérique/Irlande recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, JOHN SULLIVAN, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 16 avril 2004 à Londres, l’Angleterre, dans la 48ème année de son âge et la 15ème de sa profession religieuse.

John Joseph Sullivan est né le 3 mai 1956 à Dublin (Irlande), étant l’un des six enfants du couple John et Maura Sullivan. Il a été élève dans l’établissement St. Paul à Dublin, tenu par les Frères des Ecoles Chrétiennes, où il a terminé brillamment ses études secondaires. Avant d’entrer chez les Marianistes, il a travaillé dans plusieurs firmes à Dublin dans le secteur de la sécurité. Un jour, alors qu’il visitait une église dans le comté de Kilkenny en Irlande, il a trouvé un dépliant sur la Société de Marie ; et depuis lors, il n’a cessé de manifester de l’intérêt pour cette congrégation jusqu’à ce que, en 1986, il ait fini par s’inscrire à une session à Dublin pour aspirants marianistes. Encore aspirant, John travaillait dans un service dont l’objectif est d’aider les drogués, plus particulièrement par l’élaboration de traitements adéquats pour des prisonniers, dans telle ou telle des quatre prisons de Dublin. L’année suivante, le futur Frère John est entré au noviciat à Dayton (Ohio). D’après son maître des novices, le Père William Behringer, c’est intérêt de John pour les sans-logis, pour les moins bien lotis de la société qui l’aura attiré vers la vie religieuse. « Sa préoccupation première était les pauvres et les personnes marginalisées, tout comme il se laissait interpeller profondément par le problème de la drogue, » disait de lui le Père Behringer. Le 23 avril 1989, le Frère John émit ses premiers vœux dans l’église des Apôtres à Ballybrack, au comté de Dublin. « J’aimerais aider les gens à rester à l’extérieur des prisons plutôt que de contribuer à les y faire rentrer », voilà la déclaration qu’il fit lors de la cérémonie de ses premiers vœux. John a continué ses activités comme conseiller pour les problèmes liés à la drogue tout en poursuivant sa formation dans ce domaine. Il a travaillé également à temps partiel dans le ministère paroissial dans l’église des Apôtres. Après qu’il eut prononcé ses vœux définitifs à Dublin le 23 septembre 1993, le Frère John a travaillé au centre Coolmine dans le cadre d’une action d’aide aux personnes droguées. Tout en continuant à travailler en paroisse, John se dévouait de manière très active dans la Société de St Vincent de Paul comme responsable en second d’un dortoir pour des sans-logis.

Le 23 juin 1997, le Frère John a été impliqué dans un accident de la circulation au sud-est de Dublin qui a coûté la vie à deux personnes. John lui-même a eu de multiples blessures. Une fois guéri, en l’automne de la même année, il s’est engagé à Blackrock College, une école préparatoire pour garçons à Dublin où il travaillait dans l’équipe pastorale à temps partiel. De 1999 à 2001, il a travaillé également comme aumônier à Trinity House School, qui fait partie du Centre Oberston accueillant garçons et filles, un centre de détention à Lusk pour des jeunes. Jusqu’en été de l’an passé, le Frère John a travaillé au Collège St Jean plus spécialement en organisant des sessions de formation et de retraite pour adolescents. Il a collaboré aussi, à titre de volontaire, avec un centre qui cherche à loger des sidéens. Dans ses temps libres, le Frère John aimait faire de l’entraînement physique et de la boxe ; il s’intéressait au théâtre et aimait la lecture.

Le Frère John était à l’écoute des jeunes à problèmes, il y avait chez lui ce don remarquable pour entrer en contact avec des gars qui avaient des problèmes. Leonard Howard, le directeur du collège St Michel, a écrit ceci sur John : «Ce qui le caractérisait c’était l’aisance avec laquelle il parvenait à nouer le contact avec les élèves plus faibles, moins disciplinés, mal dans leur peau. Quoique, suite à des changements d’organisation, il ait décidé de ne pas poursuivre son travail au collège St Michel, le personnel et la direction ont regretté de le voir partir. « John est un chrétien dévoué, aux multiples talents, …. généreux et loyal qui nous manquera beaucoup » a écrit encore Mr Howard.

Le Frère John est décédé suite à une attaque cardiaque alors que, profitant de vacances scolaires, il visitait Londres. Pour finir, il travaillait comme aumônier dans l’école communautaire Tallaght, un établissement secondaire pour élèves de quartiers pauvres à l’ouest de Dublin. Il avait commencé là en septembre 2003. Pat Coffey, le directeur a noté combien John était ouvert et aimable, avec quelle facilité il se faisait des amis dans le corps professoral et chez les élèves. « John a laissé ici une très forte impression après si peu de temps chez nous. On aurait dit qu’il était ici depuis vingt ans ». Les parents de John lui survivent, ainsi que quatre sœurs et un frère plus jeunes. Il va manquer à sa famille, à ses amis et à la Famille Marianiste. Qu’il repose en paix.

2004-12

La Région de Japon, la Province de Madrid et le Secteur de Brésil recommandent à nos prières fraternelles notre cher Frère, ICHIRO PAUL MIKI HASEGAWA, prêtre, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 8 avril 2004 à Marília, Brésil, dans la 70ème année de son âge et la 52ème de sa profession religieuse.

Ichiro Paul Miki Hasegawa est né le 28 juin 1934 à Tokyo (Japon), deuxième des huit enfants du couple Benoit Shuuji et Rose Teruko. C’était une profondément famille catholique, dont trois des huits enfants se sont consacrés à la vie religieuse.

Suite à l’entrée à l’Ecole de l’Etoile du Matin (Gyosei) de Tokyo à l’âge de 11 ans, il a son premier contact avec la Société de Marie. Entré au posutulat d’Akebono (actuellement Chaminade) en avril 1950, il commence son noviciat deux ans plus tard et émet ses premiers voeux en mars 1953. Il est inscrit à l’université de Sophie à Tokyo en mars 1954 où il suit des cours de latin et de philosophie jusqu’à 1958. Suite à la fin d’étude, il est envoyé à l’Ecole de l’Etoile Brillante (Meisei) d’Osaka et commence sa vie de professeur, chargé d’une classe des enfants de 12 ans. Les enfants l’appelaient « Onii-chan », nom d’amitié de “frère ainé”. Il fait sa profession perpétuelle à Tokyo le 2 août 1959 et est envoyé à Fribourg en octobre 1961 pour les etudes de théologie. Mais suite à un accident lui causant une blessure à la tête, il est obligé d’interrompre ses études et regagne le Japon en juillet 1964. Après son séjour à Sapporo en tant que professeur, il est inscrit à nouveau à la faculté de théologie de l’université de Sophie pour continuer ses etudes et ordonné à prêtre le 6 juillet 1969.

En mars 1970, il termine ses etudes et est nommé à l’aumonier des scolastiques de la maison Chaminade de Tokyo, puis au directeur de la même maison en 1971. Une fois libéré de cette tâche en 1974, il est chargé de la vocation de postulants et parcourt tout le Japon pour le contact et la direction des élèves et anciens élèves catholiques de nos écoles au Japon. Dès septembre 1979, il est aumonier des Filles de Marie de Chofu (Tokyo), puis part pour le Brésil en 1981 en tant que deuxième missionnaire marianiste japonais après le Père Aoki.

Dès sa jeunesse, il souhaite travailler pour le Brésil en tant que missionnaire, surtout pour les brésiliens d’origine japonaise, du fait qu’il a plusieurs de ses proches restant à Brésil, parmi lesquels un prêtre dirigeant un centre medical pour les lépreux.

Ayant un caractère très modeste et sérieux, Paul Miki essaie de répondre sincèrement à tous venants durant toute sa vie. Il n’a certainement pas de don des langues, mais sa sincérité le supplée largement.

2004-11

La Province de Madrid recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, VICENTE APAOLAZA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 15 mars 2004 à Madrid, dans la 88ème année de son âge et la 70ème de sa profession religieuse.

Vicente Apaolaza Vélez de Mandizabal est né le 24 juillet 1916 à Landa (Alava) en Espagne. Entré au postulat d’Escoriaza en septembre 1930, il commence son noviciat trois ans plus tard à Elorrio (Vizcaya) et émet ses premiers voeux. Durant la guerre civile espagnole, il est mobilisé dans le Régiment d’infanterie de Huesca, jusqu’à la fin du conflit en 1939. Il fait sa profession perpétuelle à Escoriaza en août 1941 .

Après quelques années en Espagne, il est envoyé en 1945 en Argentine, dans le collège de Buenos Aires comme professeur d’anglais. Quelques années plus tard, en 1955, il continue sa mission au Chili, où il prend racine. Il se sent toujours Espagnol, bien entendu, mais le Chili prend de plus en plus de place dans son cœur. Il y reste jusqu’en 1975, avec une interruption de deux ans (1958-1960) au cours de laquelle il enseigne l’espagnol à Cleveland (U.S.A.)

Après une année à Rome, pour renouveler ses connaissances théologiques et sa vie spirituelle, il rejoint la province de Madrid en 1976, comme professeur d’anglais dans les collèges de Cadiz, Santa Anna et San Rafael (Madrid), et Valladolid. Il met fin à sa carrière d’enseignant en 1985, à l’âge de 70 ans et continue son service à la Province, comme archiviste provincial adjoint. En 1994, sa mauvaise santé ne le lui permettant plus, il rejoint l’infirmerie provinciale.

La maladie avance en même temps que peu à peu diminue la conscience. Durant les dernières années, il reste en chambre, sans réactions apparentes, répondant à peine à n’importe quelle stimulation. Cette période nous intérroge sur le mystère de la vie. Nous ne savons pas ce qu’il a pu sentir et vivre au cours de cette évolution ; nous savons simplement que Dieu était présent en lui et qu’il était l’objet de l’amour du Père. Nous pris conscience que notre vie n’a de valeur que dans notre qualité de fils de Dieu. Accompagner Vicente dans sa maladie nous a fait découvrir de plus près la dignité de toute existence humaine, y compris quand elle semble dénuée de sens et se manifeste avec toutes les limites de la misère humaine.

Au moment le moins attendu, la bougie qui s’éteignait petit à petit a fini par se consumer. Dans les dernières heures du lundi 15 mars, Vicente est entré pour toujours sur le chemin vers le Père.

La vie de Vicente, de Vinny, comme nous l’appelions gentiment, fut une vie toute de simplicité, d’ingénuité, de spontanéité, de contacts. Il ne voulait de mal à personne. Peu se souviennent de l’avoir jamais vu se fâcher. C’était un plaisir de bavarder avec lui. Il gardait un vif souvenir de son passage au Chili. Il y avait été heureux et continuait à l’être. Il répandait la gentillesse et se faisait aimer. Il fut un homme bon, dans le meilleur sens du terme, empressé à toujours voir le côté positif des choses. Il lui arrivait d’être trop ingénu, pensant peut-être que tout le monde était aussi bon que lui.

Travailleur infatigable, aussi bien comme professeur qu’archiviste-adjoint. Minutieux. Persévérant.

En relisant les lettres qu’il écrivit à son retour en Espagne, on découvre un profond désir de vivre sa vocation religieuse en fidélité à l’appel du Père, en union avec ses frères dans la vie et la mission. Toujours plein de Dieu. Que ce Dieu soit pour lui, aujourd’hui, plénitude de joie.

2004-10

La Région d’Autriche/Allemagne recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, JOSEF GOSSENREITER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 13 mars 2004 à Fulda, Allemagne, dans la 71ème année de son âge et la 54ème de sa profession religieuse.

Josef Gossenreiter est né le 24 février 1934 à Schenkenfelden en Autriche. Il était le 7ème des neuf enfants de cette famille d’agriculteurs. Il a fait son école primaire pendant les années de la deuxième guerre mondiale, de 1940 à 1946. Son premier contact avec les Marianistes s’est fait dans le Marianum. Son année de noviciat (1949-50) s’est passée au Greisinghof. Il étudia ensuite au Marianum à Vienne où il obtint le diplôme d’instituteur primaire.

Le Frère Gossenreiter émit ses vœux définitifs le 22 juillet 1956, consacrant ainsi sa vie à la Famille Marianiste. Il poursuivit à Graz des études de linguistique et de géographie, qui furent couronnées par une licence, l’habilitant à enseigner dans l’enseignement secondaire. Il a toujours manifesté un souci très vif du développement et des besoins de la Société de Marie : à plusieurs reprises, le Frère Gossenreiter avait été élu au Chapitre Provincial.

A l’époque de ses études, il travaillait en même temps comme éducateur à l’Institut Ste Marie à Graz. Ses confrères l’appréciaient beaucoup pour sa largeur de vues et son bon caractère. Le grand défi auquel il allait faire face était la décision prise de l’envoyer comme missionnaire en Corée. A Vienne déjà, il s’initiait au coréen, avant de partir pour la Corée. Le Frère Joseph est resté à Séoul et à Mopko pendant 20 années (1965-1986), presque sans interruption. Sous sa direction, l’établissement secondaire de Mopko a connu des années de grand développement. Il a réussi à se couler dans une culture entièrement différente, un environnement autre, tout en transmettant les bases de l’éducation marianiste. Il était très estimé et aimé par ses confrères coréens qui ont toujours gardé le contact avec lui après son retour en Europe. Son départ de Corée ne fut pas chose aisée pour lui. De ses années en Corée, il a gardé un raffinement et une réserve, typiques de la culture qu’il avait côtoyée pendant ses nombreuses années en Corée. Il était missionnaire de tout son cœur. En 1987, le Frère Gossenreiter fut envoyé à Fulda. En 1988, il y fonctionnait comme directeur du Marianum avec ses mille élèves. Tâche absorbante lorsqu’on songe aux très nombreux problèmes que cela implique. Le Frère s’est montré très collaborant lorsque l’établissement a changé de statut.

Malheureusement des problèmes de santé ont surgi. Les symptômes de la maladie de Parkinson devenaient de plus en plus apparents. Il lui a fallu subir également une intervention à la prostate en l’automne de 2003. En février 2002, le Frère avait abandonné sa fonction de directeur d’établissement scolaire. En février dernier, il a célébré son 70ème anniversaire au milieu de ses Frères. Très rapidement son état de santé a décliné du fait d’une lésion importante stomacale et une inflammation de l’aorte. Joseph Gossenreiter est décédé suite à une intervention chirurgicale le 13 mars 2004.

2004-09

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère ALBERT SUTKUS, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 8 février 2004 à San Antonio, Texas, dans la 85e année de son âge et la 53e de sa profession religieuse.

Albert Joseph Sutkus est né le 21 décembre 1919 à Waukegan, dans l’Illinois, fils d’Antoine et d’Anne Zupkus. Il a suivi l’enseignement primaire dans l’école St Barthélémy et l’enseignement secondaire dans la high school publique à Waukegan. Il étudia ensuite, durant une année, la philosophie à l’Université Loyola à Chicago,  puis collabora avec son père dans l’immobilier. Mais l’idée d’une vocation religieuse ne l’avait jamais quitté. Après qu’un ami lui eut parlé des Marianistes, il prit contact avec le service des vocations de la Province.  Aussi, en 1950, le futur Frère Albert est-il entré au noviciat de Galesville, dans le Wisconsin, âgé alors de trente ans.

Le 2 février 1952, le Frère Albert a émis ses premiers vœux de religion dans la Société de Marie en attendant de s’engager définitivement le 13 juillet 1957. Après avoir obtenu le diplôme de bachelier en commerce à l’Université Ste Marie à San Antonio en 1954, le Frère Albert commença sa carrière par une année d’enseignement dans la High School Ste Marie à St Louis, après quoi il passa, dès l’année suivante, dans la High School de l’Assomption à East St Louis, dans l’Illinois. Durant les cinq années suivantes il a enseigné dans la High School attachée à la cathédrale de Belleville, toujours dans l’Illinois. Parmi les matières qu’il enseignait, on peut citer la religion, la géographie et le commerce ; il animait en outre le club de photographie. Il aimait certes l’enseignement, mais il constata que sa voix n’était pas faite pour les fatigues d’une journée d’enseignement. En 1960, il lui fut demandé de rejoindre la communauté de la High School Vianney à Saint Louis où il travaillerait alors dans le secteur «développement» de l’ancienne Province de St Louis.

Transféré à l’Université Ste Marie à San Antonio en 1962, le Frère Albert allait y passer le restant de sa vie religieuse. C’est alors que débuta pour lui une très longue période de collaboration avec la paroisse du Saint Rosaire, et le travail de celle-ci avec et pour les pauvres. Il mit sur pied une entreprise d’objets religieux dans un local inoccupé au campus, ayant servi précédemment à une fanfare. Il fabriquait des milliers de chapelets qu’il vendait ou bien envoyait à des missions marianistes ou à d’autres organismes.

Pendant 15 années, le Frère Albert a collaboré avec le Frère Herbert Leies dans la pastorale que celui-ci avait lancée à San Antonio en faveur des pauvres. Après que Frère Leies se fut retiré, le Frère Albert continuait à traiter des cas individuels tout en étant l’homme de contact pour de nombreux organismes de bienfaisance. Il parvint à rassembler des quantités de nourriture dans les supermarchés du voisinage, dans les banques de nourriture sans oublier sa propre communauté; et tout cela, il le distribuait aux vieux, à des organismes de secours et à des familles pauvres. Coordinateur d’un réseau important de volontaires, il distribuait du fromage à plus de 2000 familles, grâce à l’aide du Département américain de l’agriculture. Par le biais de la Conférence de Saint Vincent de Paul, il continuait du service dans sa paroisse et dans le voisinage.

Le Frère Albert a travaillé également au service des détenus dans la prison du Comté de Bexar. Il avait passé en prison plus de temps qu’aucun autre Marianiste, disait-il en plaisantant, ajoutant néanmoins qu’il ne lui appartenait pas de fournir des billets de train ou de bus. En signe de reconnaissance du travail accompli grâce à son zèle et son dévouement, il fut proposé en 1985 pour la distinction connue sous le nom de  «Appel à la Fraternité» (catégorie «guérisseur») sur présentation de l’Assemblée nationale des religieux frères.

En avril 1997, le Frère Albert reçut la distinction « Ange Gardien », attribuée par la Société St Vincent de Paul et le journal diocésain de San Antonio Catholiques d’aujourd’hui. Parmi les nombreuses personnes qui se sont impliquées dans l’attribution de cette distinction, se trouvait une maman qui rappelait qu’après le décès de son père à elle, le Frère Albert venait souvent lui rendre visite. « Il savait que j’étais une mère seule au foyer,  et que je m’occupais de mon frère handicapé. », déclarait-elle. « Le Frère Albert a enseigné à notre famille le véritable don venant du cœur ».

Vers le milieu des années 90, suite à son état de santé qui déclinait, le Frère Albert s’est retiré de l’apostolat actif. En 2002, il a célébré tranquillement le 50ème  anniversaire de son entrée dans la vie religieuse. L’année passée, l’on devait diagnostiquer chez lui un cancer inopérable infectant à la fois les poumons et le cerveau. Le Frère Albert est décédé paisiblement à la Résidence Marianiste sur le campus de l’Université de Ste Marie.

Ses deux sœurs lui survivent : Florentine Sikich de Libertyville, dans l’Illinois et Lucile Lewis de Denver, au Colorado, mais son frère Léo Sutkus de Waukegan, dans l’Illinois, l’a précédé dans la tombe. Que le Frère Albert repose dans la paix.

2004-08

La Province de France et la Région du Congo/Côte d’Ivoire recommandent à nos prières fraternelles notre cher Frère, MULENDU ANACLET NAKAHOSA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 8 Février 2004 à Kinshasa, Démocratique du Congo, dans la 32ème année de son âge et la 4ème de sa profession religieuse.

Le Frère Mulendu Anaclet Nakahosa est né le 11 février 1970 à Mutelo, dans la région de Kikwit (R.D.C., alors Zaïre), troisième des huit enfants du couple Jean-Baptiste et Romaine. Son père a fait une carrière de maître et de directeur d’école à Pay-Pongila, à quelque six cents kilomètres à l’Est de Kinshasa. C’est là aussi qu’Anaclet a fait ses études secondaires. Jeune d’une grande vitalité, parfois bagarreur, en même temps que d’une grande ferveur, Anaclet s’engage dans plusieurs groupes de jeunes chrétiens, en particulier les servants de messe et, un peu plus tard, les Focolari, où il mûrit sa vocation. François, son frère cadet de deux ans, a déjà entamé une formation en vue du sacerdoce (il sera ordonné prêtre Jésuite en juillet 2004) quand Anaclet révèle son propre désir de se donner à Dieu dans la vie religieuse. Comme beaucoup de jeunes “de l’intérieur”, il vient à Kinshasa pour chercher sa voie et surtout, quelle Congrégation intégrer. Il essaye pendant un an une formation agricole puis il entre au postulat des Frères de la Charité, à Bukavu, et commence le noviciat au Kasaï. Malheureusement ce noviciat connaît quelques troubles et il est fermé en cours d’année, tous les novices étant renvoyés.

Revenu à Kinshasa, Anaclet fait connaissance avec les Marianistes, implantés là depuis 1994. Après son postulat, à Brazzaville – 1997-98 – il est novice à Abidjan, où il prononce ses premiers vœux, le 26 juin 2000. C’est là aussi qu’il est orienté vers une formation de professeur d’anglais. Après quelques mois d’étude intensive de cette langue à Kinshasa, il part donc au scolasticat de Nairobi. Le Frère Anaclet y est un étudiant assidu en même temps qu’un religieux sérieux, zélé, dynamique. Il se fait beaucoup d’amis et les étudiants Congolais du Kenya l’élisent président de leur association.

En mars – avril 2003, il est sérieusement malade. Une forte grippe, pense-t-on. Quand il en est remis, on ne croit pas nécessaire de le faire examiner davantage. Mais à peine rentré en congé à Kinshasa en juillet, il est terrassé par un mal plus grave : un cancer du foie. Ses Supérieurs, pensant qu’il pourrait être opéré, l’envoient dans une clinique spécialisée à Bordeaux. Dès le jour de son admission, le 19 septembre, il apprend que son cas est désespéré. A partir de ce moment, son chemin de croix – et aussi de grâce et de sanctification – se poursuit en trois étapes : clinique jusqu’au 14 novembre, hospitalisation à domicile à la Maison Chaminade – sa chambre étant juste au-dessus de celle du Fondateur – jusqu’au 3 janvier 2004, date de son retour à Kinshasa, cinq semaines à Limete, où il s’éteint le dimanche 8 février vers 15h00, entouré de sa famille et de nombreux membres de la Famille marianiste. Ceux-ci viennent de dire la Prière de Trois Heures, réunis au pied de la croix, dans l’Espérance de la Résurrection, avec Marie et Saint Jean.

“La croix, écrit alors le Provincial, Anaclet l’a portée, avec beaucoup de foi et d’espérance et j’ai été l’un des témoins de son cheminement impressionnant dans cette longue et douloureuse préparation à ce passage de la vie terrestre au Ciel !” “C’est vrai!” disent non seulement les Marianistes de Bordeaux, l’équipe de l’aumônerie, le personnel soignant, mais aussi des visiteurs venus de plus loin – même de Rome, de Nairobi, des USA, du Canada – et les nombreux correspondant auxquels il était relié par divers médias et qu’il réconfortait autant qu’ils le réconfortaient de leur prière intense et de leurs marques d’amitié. Son confrère et ami Jean Bosco écrivait de Nairobi : “Encouragement et courage étaient régulièrement dans la bouche et sur les lèvres d’Anaclet. Dans chaque conversation téléphonique et électronique il me disait : Bosco, I love you et sois courageux!” Et il esquisse ce portrait d’Anaclet : “Un beau garçon, un homme propre, ordonné, serviable,  jovial, courageux, capable d’initiatives, consciencieux dans son travail jusqu’au scrupule, parce que craignant de se tromper; un homme de foi, militant de Marie, etc.”

La 4e station de son chemin de croix aura été cette soirée inoubliable du 11 octobre, quand il a pu s’échapper quelques heures de la clinique pour prononcer ses vœux définitifs à la chapelle de la Madeleine, entouré de nombreux Frères, dont le P. Armbruster, fêtant ses 50 ans de sacerdoce, et le Frère Jean-Paul, ses 25 ans de profession, tandis que son frère François officiait comme diacre et bénissait Anaclet au nom de sa famille. “Ma prière avait toujours été de “mourir” religieux marianiste” écrivait-il peu après, plein de joie.

“Malade, Anaclet est devenu en peu de temps non seulement connu du monde marianiste tout entier, mais il a provoqué un élan de prière extraordinaire. Combien ont été confrontés, à cause de lui, à la redoutable question : que signifie mourir jeune ? Vaut-il mieux guérir que partir vers l’au-delà ? Que demandons-nous au P. Chaminade d’obtenir à Anaclet, après tout : une guérison physique ou la sainteté ?” écrivait un confrère. Son frère François : ” Anaclet n’a rien fait d’extraordinaire ! Il a vécu simplement comme tout honnête religieux. Les sept derniers mois de son parcours terrestre demeureront le plus beau et le plus important moment de sa vie. Cette longue et dure épreuve de l’union à la passion du Christ a donné à Anaclet de vivre intensément et radicalement sa Foi… et de réaliser le sens profond et décisif de l’engagement à la suite du Christ Pauvre, Humble, Souffrant, Chaste et Obéissant…” Et Anaclet : “S’unir au Christ n’est pas une affaire de prêtre ou de religieux seulement mais de tout baptisé ; notre destinée/vocation à tous est la marche vers la sainteté”.

2004-07

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère JOHN T. KURZ, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 27 janvier 2004 à San Antonio, Texas, dans la 85e année de son âge et la 65e de sa profession religieuse.

John Kurz, fils de Nicolas et d’Anne Murray Kurz, est né à St Louis, Missouri, le 11 août 1919. John et son frère aîné Nicolas, tous deux élèves de l ‘école primaire Ste Barbe à Saint Louis, se sont fortement intéressés à l’athlétisme. Nicolas devait trouver la mort dans l’océan Pacifique alors qu’il servait dans la Marine américaine pendant la deuxième guerre mondiale. Pour la première année de ses études secondaires, John fut élève au Collège Chaminade, mais dès l’année suivante, il passa dans la High School McBride, où il obtint son diplôme en 1938.

Le Frère John entra au noviciat de la Société de Marie le 4 septembre 1938, au tout début de sa dix-neuvième année. Il émit ses premiers vœux à Maryhurst à Saint Louis le 5 septembre 1939 et ses vœux définitifs le 5 août 1943 à Marynook à Galesville, dans le Wisconsin. Il obtint le diplôme universitaire de bachelier en pédagogie à l’Université de Dayton en 1941, et suivit, pendant plusieurs étés consécutifs des cours à l’Université de Saint Louis en vue d’une licence en sociologie, qu’il obtint effectivement en 1952.

Le Frère John fut un professeur et éducateur dévoué. « Il adorait l’enseignement et le contact avec les élèves », dit de lui le Père Joe Uvietta, qui était un collègue du Frère John lorsque celui-ci était à St Louis. « Il était sévère – un professeur accompli exigent, mais jamais injuste », d’après le Père Joe. « Il prenait réellement à cœur sa tâche auprès des élèves et eux le respectaient. »

Au cours des 47 années passées dans le secteur de l’éducation, le Frère John a enseigné dans des écoles dans le Missouri, au Texas, en Illinois et au Wisconsin. Il a travaillé aussi plusieurs années dans des établissements à St Louis même : au Collège préparatoire Chaminade, dans la High School Ste Marie, comme dans l’école St Jean Vianney, dans laquelle il a enseigné dix ans, entre les années 1970 et 1990, avec des interruptions. Il a également enseigné dans les High Schools Messmer et Don Bosco à Milwaukee, dans celle de Saint Joseph à Victoria, dans le Texas. L’enseignement du Frère John portait aussi bien sur l’économie et le commerce que sur la dactylographie, la comptabilité et la sociologie. A côté de cela il dirigeait des équipes de football, de basketball, de lutte, de baseball et de boxe et, dans la High School Don Bosco, il assurait la direction de tout le secteur de l’athlétisme. Voici une note écrite sur le Frère John portant sur la période qu’il a passée à Don Bosco : « S’il faut signaler chez le Frère John Kurz une qualité vraiment saillante, c’est assurément son esprit d’amabilité joviale. Sous un extérieur peut-être un peu rude, il avait un cœur d’or.»

Au cours de sa vie, le Frère John fut directeur de communauté à quatre reprises : en 1964, se trouvant alors à Maryhurst, il fut chargé du recrutement pour l’ancienne province de St Louis. Il a de même été directeur d’établissement dans trois écoles, à savoir : à la High School St Joseph à Texas ; à la High School Roncalli à Pueblo, au Colorado ; et à la High School Nolan (anciennement Ecole Notre-Dame des Victoires) à Fort Worth. Des paroles particulièrement élogieuses, reproduites ci-après, ont paru dans le quotidien de Victoria : « …le Frère John connaît le prénom de chacun des quelque 700 garçons de l’établissement, même les frères et les sœurs de ses élèves dont il demande des nouvelles ; il leur est presque aussi proche que le serait un frère de sang. » C’est dans l’établissement St John Vianney que le Frère John a terminé sa tâche d’enseignant et d’où il est parti en 1991.

Le Frère John a vécu dans la résidence marianiste sur le campus de l’Université de Ste Marie à San Antonio de 1993 jusqu’à son décès. Par courrier, par téléphone et par des visites personnelles, il continuait ses relations avec d’anciens élèves; il a participé au programme appelé « Adopte un Frère » lancé par la Résidence en collaboration avec l’Université.

C’est suite à des complications d’insuffisance rénale que le Frère John est décédé à la Résidence Marianiste. Lui survit plusieurs cousins dans la région de St Louis ainsi qu’un cousin à Augusta, en Géorgie. Puisse-t-il reposer dans la paix.

2004-06

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, john sheehy, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 25 janvier 2004 à San Antonio, Texas, dans la 68ème année de son âge et la 50ème de sa profession religieuse.

John Joseph Sheehy est né le 27 février 1936 à Tralee, dans le comté de Kerry, en Irlande, fils de William et de Hélène McGarry Sheehy. Son père, un cordonnier, a immigré aux Etats-Unis avec le jeune John et toute la famille en 1951. Agé de 15 ans alors, John fut inscrit à la Catholic High School à East Saint Louis, dans l’Illinois.

En 1952 il entra au postulat de Maryhurst à Saint Louis et fut admis comme novice dans la Société de Marie dès l’année suivante. Après sa première profession, le 15 août 1954, à Galesville, dans le Wisconsin, il passa au scolasticat de Maryhurst et, plus tard, entra à l’Université Ste Marie à San Antonio. Il y obtint en 1957 le grade de bachelier en histoire et en anglais. Le Frère John émit ses vœux définitifs à Saint Louis le 21 août 1960. Au cours des étés de 1963 à 1967, il suivait des études post-universitaires portant sur l’histoire européenne et américaine. En 1971, le Frère John fut naturalisé citoyen des Etats-Unis. 

La carrière d’enseignant du Frère John débuta à la Central Catholic High School à San Antonio (1957-1961) sous la direction du Frère Andrew Cremer. Si l’on excepte une année (1965-66) passée à St Michel à Chicago, ses autres postes d’enseignant furent trois “high schools”  dans la province de Saint Louis: St. Mary (1961-63); 1989-98), Chaminade (1963-65); McBride (1966-69). Le Frère enseignait l’anglais, la sociologie et l’histoire mondiale. Il collabora aussi à la rédaction des journaux estudiantins et des bulletins dans les différents établissements. Dès 1986, il ne travaillait plus qu’à mi-temps comme enseignant pour cesser définitivement en 1990.

Le Frère John fut un mordu du sport, un grand lecteur et un homme aimant la conversation. Il amenait les autres à débattre amicalement de problèmes très variés allant du sport à la politique jusqu’à la théologie. « Ce fut un éducateur dévoué, portant un vif intérêt à la politique », dit de lui le Père Tim Dwyer, un confrère de noviciat du Frère John. Du temps qu’il était à St Louis, le Frère John s’est investi dans la campagne électorale du Sénateur Thomas Eagleton.

En l’année 1999, l’on devait déceler chez le Frère des complications d’ordre cardiaque, puis d’autres problèmes de santé, suite à quoi le Frère fut admis à la résidence Marianiste à San Antonio. « J’ai beaucoup admiré sa manière de faire face à la maladie », dit de lui le Père Tim. « Il excellait à relativiser les choses ».

Le Frère John est décédé suite à des complications d’ordre cardiaque à la résidence Marianiste à San Antonio. Il devait, cette année même, fêter le 50ème anniversaire de sa profession religieuse. Sa sœur, Thérèse Sheehy, d’Herculaneum (Missouri), lui survit ainsi que Alain Carron, un beau-frère, de Tryon, en Caroline du Nord, de même que plusieurs nièces et neveux.

2004-05

La Province de Zaragoza recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, DANIEL LASAGABáSTER ARRATíBEL, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 21 janvier 2004 à Zaragoza, dans la 95ème année de son âge et la 78ème de sa profession religieuse.

Daniel Lasagabáster Arratíbal est né le 29 juillet 1909 à Aozaraza (Guipúzcoa). Ses parents s’appelaient Faustino et Marguerite. Le 28 septembre 1921, il partit pour le postulat à Escoriaza. Il commença son noviciat le 1er septembre 1925 à Ellorio et fit sa première profession au même endroit le 5 septembre 1926.

Après sa profession, il passa au scolasticat pour commencer ses études supérieures. Ces études l’ont conduit aux diplômes mentionnés ci-après : bachelier ès Lettres de l’Université de Valladolid en septembre 1930, et licence en histoire à l’Université de Saragosse peu de temps après la fin de la guerre civile.

Voici les établissements dans lesquels s’est déroulée sa carrière d’enseignant : –         Le colegio Nuestra Señora del Prado à Ciudad Real en l’année 1928-29. –         Le colegio Santa María de 1930 à 1933 où il s’est préparé également au service militaire. –         Le postulat à Escoriaza de 1935 à 1942, où il enseignait aux postulants de la troisième année, avec la particularité suivante : en 1937, au cours de la guerre civile, il fut mobilisé mais resta à Vitoria où il a satisfait aux obligations militaires imposées. –         En septembre 1942, il partit à Ségovia pour enseigner au scolasticat. –         Le colegio Nuestra Señora del Pilar in Jerez de la Frontera (Cádiz) de 1943 à 1949. –         Le colegio Nuestra Señora del Pilar à Tanger de 1949 à 1951. –         Le colegio du Sacré Cœur  à Tétuan de 1951 à 1954.          Le colegio El Pilar à Valence de 1954 à 1958.          Le colegio Santa María del Pilar à Saragosse de 1958 à 1960. –         Les années 1960 à 1966, le Frère Daniel les a été vécues dans divers monastères d’Espagne où il s’adonnait à la réflexion et à la prière. –         Le colegio Nuestra Señora à Logroño de 1966 à 1969. –         Le colegio Santa María à Vitoria en 1969/70 où il travaillait dans la bibliothèque. –         Le colegio Santa María del Pilar à Saragosse de 1970 à 2004 où il mourut au service de la Vierge Marie le 21 janvier.

Daniel fut un homme au tempérament peu porté au calme, infatigable, passionné par le Père Guillaume Joseph Chaminade et nos origines. Sa recherche a porté sur les milieux de vie de notre fondateur, plus particulièrement à l’époque de son exil à Saragosse. La dévotion à Marie allait de soi chez Daniel, spécialement la dévotion à Notre Dame del Pilar. Il a étudié avec enthousiasme et ardeur l’histoire de cette dévotion. De ses nombreux écrits, nous retenons surtout :

L’entourage de Guillaume Joseph Chaminade lors de son exil à Saragosse (1797-1800). Cet ouvrage fait revivre sous nos yeux la ville de Saragosse d’alors avec les activités de ses habitants et nous permet de suivre le Fondateur aux endroits les plus typiques de la ville. 

L’histoire de la sainte Chapelle du Pilar : il s’agit ici du résultat d’une étude approfondie et sérieuse de manuscrits et de documents ayant pour thème la tradition dans la bibliothèque de la basilique.

Que le Seigneur et notre Mère, la Vierge del Pilar, daignent l’accueillir  et qu’il repose dans la paix.

2004-04

La Région de Suisse et son Secteur du Togo recommandent à nos fraternelles prières notre cher Frère, JOST SCHRANZ, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 16 janvier 2004 à Zürich, Suisse, dans la 83e année de son âge et 1e 66e de sa profession religieuse.

Jost Schranz naquit le 15 octobre 1921 à Altdorf, dans le canton d’Uri, au coeur de la Suisse comme premier fils de Jost et de Franziska, née Indergand.  Après lui naîtront encore un garçon et une fille. Après avoir fréquenté l’école des garçons à Altdorf qui – en ce temps-là – était dans les mains des Marianistes, il fut recruté par le directeur Bernard Schumacher et dirigé vers le postulat de Martigny dès 1935. Deux ans plus tard, il entre au noviciat de St-Remy Signeulx qui avait comme Père-maître le P. Hilzendeger. Il y émet ses premiers voeux le 24 septembre 1938.

 Après avoir fréquenté l’Ecole Normale de Sion et obtenu le diplôme d’enseignement pour le primaire,  il commence sa vie de maître d’école à Brig en 1941. Il prononça ses voeux perpétuels le 31 juillet 1943 à Fribourg. Devenu malade, il se soigne d’abord à Montana, puis passe un temps de convalescence à Martigny tout en étant préfet au postulat et professeur d’allemand au collège Ste-Marie. De 1946 à 1950, nous le retrouvons à Brig comme enseignant dans les classes de 5e et de 6e primaires. Après la mort de M. Bernard Schumacher en 1950, alors directeur de l’Ecole de garçons à Altdorf, M Schranz fut désigné par ses supérieurs à lui succéder. En tant qu’Oberlehrer il enseignait d’abord en 7e et 8e classe primaire. Ensuite il se préparait pour l’enseignement à l’Ecole secondaire. En 1959, après avoir obtenu à l’Université de Fribourg ce diplôme, il entra dans l’Ecole secondaire catholique à la Sumatrastrasse de Zurich fondée en 1949, et il y enseignait jusqu’à sa retraite en 1987. Même après cette dernière, il continuait à remplacer des collègues, à donner des cours d’anglais et des cours de rattrapage et à surveiller les élèves durant les récréations.

En été 2003, la communauté de la Sumatrastrasse a dû être abandonnée et les trois frères qui y vivaient se sont installés dans la communauté de Dietikon. M. Schranz se plaisait dans ce nouvel environnement, tout en continuant de se rendre régulièrement à Zurich pour y reprendre des services qu’il rendait à l’école de la Sumatrastrasse et à la paroisse Liebfrauen. Un petit accro de santé au mois de novembre suivant n’a rien laissé présager d’une mort aussi peu prévisible. Il est décédé très rapidement à la suite d’une pneumonie qui n’a pas été découverte et soignée à temps. Que Dieu et la Vierge Marie soient maintenant sa joie.

Pour la petite histoire : Comment M. Schranz a-t-il trouvé le chemin chez nous ? Il l’a raconté de la façon suivante. Le directeur Schumacher faisait partie de l’ancienne garde des maîtres d’école. Pour certaines fautes la bâton était prévu. Un jour, durant la récréation, Jost Schranz a fait quelque chose qui méritait une punition. M. Schumacher lui dit alors : Après la classe, tu viendras chez moi dans le «Urnerstübchen» (la chambre uranaise). C’est ainsi qu’il appelait le petit bureau où avaient lieu les punitions corporelles. Jost s’y est rendu avec une certaine peur. Quelle fut sa surprise, lorsque M. Schumacher lui demanda à la place des coups de bâton : «As-tu déjà pensé à devenir marianiste ?» Inutile de dire que ce jour-là, Jost n’a pas reçu de punition.    

M. Jost Schranz avait une âme d’enseignant. Durant ses longues années à l’Ecole secondaire, il enseignait surtout les mathématiques et les langues. Il se sentait à l’aise au milieu des élèves. Il donnait ses cours avec enthousiasme et un grand savoir faire. Il savait intéresser les jeunes. Avec un brin d’humour il savait lier une autorité naturelle

M. Schranz était doué pour les langues. Outre le français, il apprenait l’italien, puis l’anglais. Plusieurs années de suite, il passait ses vacances d’été en Angleterre pour y perfectionner la langue qui avait sa prédilection. Inutile de dire qu’il mettait beaucoup d’entrain dans les cours d’anglais qu’il donnait à l’Ecole secondaire libre de Zürich et à des personnes qui cherchaient de se familiariser avec cette langue. Même après sa retraite, il continuait de donner des leçons privées.

Durant toute sa vie, il a continué de se former. Il profitait de ses vacances pour prendre des cours. Par ailleurs, il aimait lire des livres, entendre des conférences et des concerts, voir des films intéressants.

M. Schranz prenait soin de sa santé. Pour rester en bonne forme, il s’adonnait aux sports: le vélo, le ski, la marche, il aimait à faire de grandes randonnées en montagne avec des confrères et des amis.

Sans s’extérioriser, notre confrère était profondément religieux. Il cherchait Dieu. Il aimait présider les Laudes et le Vêpres en communauté et durant les retraites en utilisant des mélodies adaptées pour la psalmodie. Durant de longues années, il présidait la prière du chapelet à l’Eglise paroissiale de Liebfrauen et il y exerçait l’office de lecteur.

M. Jost Schranz a maintenant franchi les portes de l’éternité. Certainement Marie l’y a accueilli selon le mot qui est écrit sur la pierre tombale des marianistes à Sion : «Ils se sont donnés à moi pour la vie ; je serai leur joie dans l’éternité».

2004-03

La Région du Japon recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, IWAMATSU SIMON HIKAZUDANI, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 8 janvier 2004 à Tokyo, dans la 101ème année de son âge et la 81ème de sa profession religieuse.

Simon Iwamatsu Hikazudani, fils de Tomijiro et de Jiwa Hikazudani, est né à Kuroshima, Nagasaki, le 27 octobre 1903. En avril 1915, il fut élève au Collège Sainte Marie de Nagasaki, puis entra au postulat de la SM. Dès lors, en tant que frère ouvier, il consacra discrètement sa vie entière au service de ses frères et de ses prochains.

Il commença son noviciat en 1921 et fit sa première profession le 1er avril 1923. Après sa profession, il s’occupa des travaux de cuisine au Collège Sainte Marie et emit ses voeux définitifs le 20 août 1928. Dès avril 1930, il fut au Collège de l’Etoile de la Mer (Kaisei) de Nagasaki, poursuivant fidèlement des occupations diverses au service de ses frères. En octobre de la meme année, il fut chargé des travaux d’imprimerie à la maison Chaminade de Tokyo. De 1933 jusqu’à 1941, il fut cuisinier au Collège Sainte Marie de Nagasaki, avant qu’il fût chargé des occupations diverses à la maison du Collège de l’Etoile du Matin (Gyosei) de Tokyo en janvier 1942. De 1942 à 1944, le gouvernement convoqua le frère Hikazudani à une usine de guerre. Après qu’il fut libéré de la convocation en 1944, il s’occupa de l’établissement du noviciat de la Province de Japon nouvellement installé à Kiyosé. Dès avril 1951, il fut à la maison marianiste de Nagasaki en tant que sacristain et responsable de la boutique du Collège. Suite à la tuberculose pulmonaire, il fut hospitalisé en novembre 1966 à l’hôpital Sakuramachi, dans la banlieu de Tokyo, et suivit, par la suite, le traitement pendant 2 ans et demi (de septembre 1967 à février 1970) dans la maison marianiste d’Oiso. Après la guérison, il fut chargé des occupations diverses et des travaux de sacristain dans la maison du Collège de l’Etoile de la Mer (Kaisei) de Nagasaki, mais dès lors, il fut atteint souvent de pneumonie et hospitalisé chaque fois. En juin 2000, il entra dans la maison de retraite Chaminade de Tokyo.

Le 27 octobre 2003, on fêta le 100ème anniversaire de sa naissance. Mais suite à des complications de pneumonie, il est décédé tranquillement le 8 janvier 2004.

Il passa ses 100 ans modestement et discrètement, sans carrière éclatante, toutefois c’était un religieux exemplaire. Il fut aimé de toutes les infirmières pendant qu’il était à l’hôpital pour raison de son temperament modeste et gai, surtout de son sourire qu’il gardait tout le temps. Comme dit une infirmière, c’était plutôt les infirmières qui recevaient de lui des encouragements et des consolations grace à son existence.

2004-02

La Province des Etats-Unis d’Amérique recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, EDWARD KIEFER, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 7 janvier 2004 à San Antonio, Texas, dans la 57ème année de son âge et la 38ème de sa profession religieuse.

Edward Bernard Kiefer naquit le 2 avril 1947 à Ferguson, dans la banlieue de Saint Louis (Missouri), l’aîné des trois enfants d’Edward et de Hilda Albers Kiefer. Il fit ses toutes premières études à l’école primaire des saints Jean et Jacques à Ferguson et les études secondaires au collège St Thomas d’Aquin à Florissant, dans le voisinage. Le Frère John Kurz, alors directeur des vocations de la Province de Saint Louis, sut éveiller l’intérêt d’Edouard pour les Marianistes. Lorsque Edouard eut terminé les études secondaires en 1965, il entra au noviciat à Galesville dans le Wisconsin et prononça ses premiers vœux le 22 août 1966.

Le Frère Edouard termina en 1970 ses études à l’Université de Ste Marie avec un diplôme de mathématicien. Peu de temps après, il travaillait comme professeur de mathématique au collège St Joseph à Victoria, dans le Texas, et plus tard dans le Wisconsin. Le Frère Edouard a fait sa profession perpétuelle dans la paroisse Notre Dame del Pilar à Saint Louis le 5 août 1972. En 1975, il est retourné à St Louis pour y devenir le responsable de l’équipe d’organisateurs de retraites pour jeunes dans le cadre du Centre apostolique Marianiste (actuellement le Centre Marianiste pour Retraites et Conférences) à Eureka, dans le Missouri. Les deux années suivantes, il enseigna les mathématiques au collège Saint Jean Vianney.

En l’année 1978, le Frère Edouard partit pour Fort Worth où il travaillait comme directeur adjoint au collège catholique à Nolan. Tout en assurant cette tâche, le Frère a achevé une licence en sciences religieuses à l’Université Ste Marie. Et de 1982 à 1988, il faisait partie de l’équipe pastorale dans la paroisse Notre-Dame de l’Assomption à Fort Worth.

Après une année d’études en Californie dans l’Institut de théologie des Jésuites à Berkeley, le Frère Edouard partait pour la Louisiane au service de l’archidiocèse de la Nouvelle Orléans. Directeur associé pour le catéchuménat en un premier temps, il fut nommé plus tard directeur de l’Office de l’Education Religieuse de l’archidiocèse, lequel ne comprenait pas moins de 100 écoles primaires et secondaires sous sa direction.

Dans tout l’archidiocèse, le Frère Edouard était connu comme le « chef toujours disponible ». C’est à lui que John Valenti du diocèse de Jackson (Mississippi) avait attribué pour l’année 2004 la distinction pour services éminents, conférée chaque année par la Conférence Nationale de Catéchèse. A ce sujet il a écrit ceci : « Edouard est l’une des personnes les plus humbles qu’il m’ait été donné de rencontrer. A son arrivée à la Nouvelle Orléans, alors qu’aucun poste dans le domaine de l’éducation religieuse n’était disponible, il avait accepté comme premier travail de conduire un bus scolaire d’une école catholique du voisinage. Il incarnait les qualités d’un véritable chef : attentif à tout, correct et compréhensif. »

Pendant cette période à la Nouvelle Orléans, le Frère Edouard a rempli les fonctions de directeur de la Maison Madeleine, vaste communauté accueillant à la fois des laïcs et des religieux marianistes. C’est d’ailleurs lui et le Père Bernard Lee qui furent les fondateurs de cette communauté. Le Père Bernard se plaît à rappeler l’engagement du Frère Edouard dans cette communauté. « Ce fut pour lui une joie d’être membre d’une communauté dans laquelle des religieux marianistes occupaient une moitié de la maison et des laïcs marianistes l’autre. Il était en termes particulièrement amicaux avec les enfants dans cette maison, et la réciproque était tout aussi vraie.

Il n’y a pas bien longtemps, le Frère Edouard avait fait partie du comité de l’Assemblée inaugurale de la Province des Etats-Unis de 2002 et, à l’époque de son décès, il travaillait au sein du Comité directorial de la Province.

Au cours de l’automne de l’année 2002, on avait diagnostiqué un mélanome chez le Frère Edouard, un genre de cancer de la peau, exigeant de nombreuses interventions et thérapies. Le Frère Edouard est décédé suite aux complications de ce mélanome au Centre de Soins St Joseph à la Résidence Marianiste au campus de l’Université Ste Marie à San Antonio.

«Au cours de 30 ans, la gentillesse d’Edouard, sa sollicitude à mon égard et sa prière pour moi n’ont jamais cessé» dit de lui Jim Barrette, qui avait été encouragé par le Frère Edouard à se faire marianiste et qui était devenu son ami pour la vie. « Edouard fut un homme qui s’engageait à fond et avec ténacité dans toutes ses relations ».

Dans sa demande de vœux, le Frère Edouard écrivait ceci : « C’est par Marie, je crois, que Dieu m’a donné cette vocation au service de la Société et que pour cette raison je consacre ma vie à Dieu pour son honneur. » Deux sœurs, avec lesquelles il restait en contact suivi, survivent à Edouard : Pam Boswell de Redlands en Californie, et Linda Mitchell de St Peters au Missouri.

Nous rendons grâces à Dieu pour le dévouement d’Edouard et pour ses dons qu’il partageait si généreusement – le don d’enseigner, un cœur généreux et son ascendant de chef infatigable. Qu’il repose en paix.

2004-01

La Province de Zaragoza recommande à nos prières fraternelles notre cher Frère, PEDRO-MARíA GONGUETA URIZARBARRENA, décédé au service de la Très Sainte Vierge le 4 Janvier 2004 à Valencia, Espagne, dans la 65ème année de son âge et la 48ème de sa profession religieuse.

Pedro Gongueta Urizarbarrena était né le 7 juin 1939 à Elorrio (Vizcaya), où se trouvait le noviciat des Marianistes de 1924 jusqu’en 1970. Ses parents s’appelaient Emilio et Emilia. Le 29 septembre 1951, il entra au postulat à Escoriaza et il rejoignit le noviciat à Elorrio le 11 septembre 1955, où il devait émettre ses premiers vœux l’année suivante le 12 septembre. Il fit sa profession perpétuelle à Vitoria le 15 août 1963.

Après sa première profession, il était allé au scolasticat à Saragosse pour y poursuivre ses études. Il obtint le grade de bachelier en juin 1958 à l’Institut à Huesca et une licence en histoire à l’université de Valence.

Au cours de sa carrière d’enseignant il a passé dans les établissements suivants : le collège Ste Marie à Vitoria de 1959 à 1965, où il enseigna à de jeunes enfants ; le collège Ste Marie del Pilar à Saragosse de 1966 à 1968 où il enseignait à des étudiants de première année ; le Collège El Pilar à Valence de 1968 à 1977. En cette année 1977, après les vacances de Noël, il fut nommé temporairement à la communauté de l’administration provinciale à Madrid comme assistant. De 1977 à 1980, il était au collège El Pilar à Valence, et de 1980 à 1985 au collège Ste Marie à Vitoria. De 1985 à 1988 il enseignait au collège Nuestra Señora del Pilar à Logroño, et depuis lors jusqu’à sa mort en 2004 au Colegio El Pilar à Valence.

L’année 1997 devait s’avérer très difficile pour Pedro : après lui avoir amputé une jambe à cause d’un diabète aigu, l’équipe médicale avait déclaré Pedro handicapé. Il mourut au service de la Vierge Marie le 4 janvier 2004.

A l’instar des Mages et comme tous les humains, Pedro a réalisé un long périple durant sa vie. C’est que malgré son âge relativement peu avancé, Pedro aura parcouru une route particulièrement longue, dure et pesante, surtout ces dix dernières années de maladies aux complications incessantes. Mais Pedro avait suivi l’étoile. Il avait su comment découvrir dans sa vie les nombreuses étoiles que le Seigneur plaçait sur son parcours : la foi transmise par ses parents, l’affection de ses frères et sœurs plus âgés, sa vocation marianiste qui lui permettait de traverser la vie tenant la main de Marie à qui il avait consacré sa vie, ses confrères marianistes dans les diverses communautés où il avait vécu qu’il aimait et qui l’aimaient. Ces dernières années, ses étoiles les plus précieuses ont été ses amis, ses camarades d’université, ses collègues de l’enseignement et ses amis parmi les étudiants. Tous l’ont aimé et lui ont manifesté leur grande affection. Ce furent là les véritables étoiles qui l’ont motivé à continuer la route. Il rirait sûrement de ces paroles qui se veulent un commentaire de sa vie. Mais les étoiles ont été aussi ses souffrances presque inexplicables que graduellement il acceptait avec toujours plus de patience. Pour finir, guidé par les étoiles que Dieu a placées le long de sa route, Pedro, tout comme les Mages, est arrivé auprès de Jésus, s’est prosterné à ses pieds et l’a adoré en disant : « Toi Seigneur, tu es mon Seigneur et mon Dieu. »

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